compétences et à évaluer les compétences acquises individuel- lement. D’autres études montrent que non seulement l’éduca- tion des adultes, les entreprises et autres institutions, mais aussi les formes d’apprentissage informel sont importantes pour ac- quérir des compétences (EEA – Enquête sur l’éducation des adultes). Les comportements en matière de participation varient en fonction des pays et dépendent de nombreux aspects et cir- constances sociétales et institutionnelles. L’étude BeLL (Bene- fits of Lifelong Learning) illustre les bienfaits plus globaux de l’enseignement général et montre comment les compétences, l’apprentissage et la participation dans un sens plus large sont liés entre eux et à quel point il est important d’envisager la vie dans toutes ses dimensions. Il devrait toujours exister un équi- libre entre vie privée et vie professionnelle. Pleins feux sur la vie et le travail Lorsque nous évoquons la vie, nous l’envisageons d’un point de vue très holistique. Nous la prenons ici dans sa totalité, ce qui englobe les jeunes, les adultes et les personnes âgées, tous les genres et générations, et toute la vie, dans tous ses domaines et à tous ses niveaux, le fait d’être en bonne santé et heureux, ou pas, et d’assumer des fonctions et des rôles que nous aimons ou que nous aimerions chan- ger. Et lorsque nous examinons le travail, nous englobons tous les types d’emploi – en espérant qu’ils soient décents. Par conséquent, ceci est une tentative de saisir une notion plus profonde du savoir, des compétences et des aptitudes nécessaires à la citoyenneté et à l’employabilité. Nous apprenons en vivant, et cet apprentissage peut être associé à tous les niveaux de l’éducation formelle, à la scolarité, aux établissements d’enseignement supérieur ou aux universi- tés, à l’éducation non formelle dans des centres d’apprentis- sage de proximité, à des établissements de formation profes- sionnelle ou à des possibilités que l’on rencontre de plus en plus par le biais d’offres informelles qui ont recours aux médias et aux technologies de l’information, et qui comportent souvent des volets en face à face. Toutefois, malgré les progrès de la formation technique et professionnelle, nous réalisons notamment que la lecture, l’écriture, le calcul et autres compétences de base ainsi que des compétences transférables ou transversales sont néces- saires pour répondre aux besoins des individus au sein de la communauté ou de la société au sens large, et pour qu’ils dis- posent de compétences et aptitudes conformes aux nécessi- tés liées à l’employabilité. Des recherches et politiques de développement récentes nous indiquent que le savoir, les compétences et les aptitudes au sens strict ne suffisent pas. Nous devons aussi – et c’est peut-être plus important encore – examiner les valeurs et les états d’esprit, en particulier si nous voulons contribuer au déve- loppement durable. « Il est absolument fondamental de s’assu- rer que les individus acquièrent des bases solides dans des disciplines essentielles, qu’ils développent un esprit créatif et critique, et des aptitudes à collaborer, et qu’ils se forgent des traits de caractère comme l’attention, la curiosité, le courage et la résilience » (Schleicher & Tang, 2015, p. 9). L’Agenda 2030 Dans ce numéro d’Éducation des adultes et développement, nous tenterons de nouveau de donner une suite à un nu- méro que nous avions consacré à l’après-2015 pour déter- miner où en était la mise en œuvre de l’Éducation pour tous (EPT) et des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), dont il avait été prévu qu’elle soit étalée sur quinze ans dans les années 2000. Le Forum mondial sur l’éduca- tion de 2015 a abouti sur l’élaboration du Cadre d’action Éducation 2030. La Déclaration d’Incheon a été incluse dans l’objectif numéro quatre des 17 objectifs de développement durable (ODD). L’objectif principal consiste à : « Garantir une éducation de qualité inclusive et équitable, et promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie. » Il est suivi par des ob- jectifs spécifiques liés à la petite enfance, à la scolarité primaire et secondaire, à l’enseignement universitaire, à la formation technique et professionnelle, à l’alphabétisation des jeunes et des adultes – le tout dans l’optique de la parité des genres et d’un accès égal pour les personnes dans des situations de vul- nérabilité. La description de ces objectifs nous invite à faire re- marquer quelque chose de très intéressant dans le contexte de notre débat : « Se limiter uniquement à la maîtrise de compé- tences professionnelles spécifiques réduit la capacité des di- plômés à s’adapter à l’évolution rapide des demandes du mar- ché du travail. Par conséquent, outre la maîtrise de ces compétences, il convient d’accorder une importance plus sou- tenue aux compétences cognitives et non cognitives/transfé- rables de haut niveau, notamment dans les domaines du règle- ment des problèmes, de la pensée critique, de la créativité, du travail d’équipe, des compétences en communication, en réso- lution des conflits, etc., qui sont utilisables dans un large éven- tail de secteurs professionnels. De plus, il convient d’offrir aux apprenants des opportunités leur permettant d’actualiser leurs aptitudes à intervalles réguliers, par le biais de l’apprentissage tout au long de la vie. » (UNESCO, Éducation 2030, p. 19). Citons enfin la cible 4.7 : « D’ici à 2030, faire en sorte que tous les élèves acquièrent les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, no- tamment par l’éducation en faveur du développement et de modes de vie durables, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, de la promotion d’une culture de paix et de non-vio- lence, de la citoyenneté mondiale et de l’appréciation de la di- versité culturelle et de la contribution de la culture au dévelop- pement durable » (UNESCO, Éducation 2030, p. 26). En lisant cela, il apparaît clairement qu’œuvrer aux droits humains ou à la paix et avoir un mode de vie durable exige plus que du sa- voir, des compétences et des aptitudes. Nous devons examiner les états d’esprit et valeurs dans tous les processus éducatifs de l’apprentissage tout au long de la vie. Repenser et recycler L’UNESCO, en tant qu’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture a conservé son rôle de laboratoire d’idées qui développe des idées, des orienta- 83 2016 Aptitudes et compétences | Diversité conceptuelle 35