Évolutions 2007 - 2008

Une fois de plus, conformément à la pratique que nous avons introduite voici quelques années, nous publions un rapport d'activité présentant un panorama des objectifs, des méthodes, des pôles principaux et des partenaires de DVV International, ainsi qu'un résumé de nos activités des deux années passées. Malgré le rythme rapide auquel évolue la situation internationale et les profondes mutations qui surviennent aux niveaux local et national, nous privilégions un mode de publication bisannuel plutôt qu'annuel eu égard à la continuité qui caractérise le travail de dvv
international quant à ses objectifs et la collaboration avec ces partenaires. Cette démarche est à l'image de notre conviction, car nous pensons en effet qu'il faut de la patience, de la persévérance et du temps pour affronter avec succès les défis du type de ceux auxquels nos partenaires doivent faire face dans leurs activités.

Origine et missions

DVV International a entamé ses activités il y a quarante ans, époque à laquelle il était une unité distincte de la Confédération allemande pour l’éducation des adultes (DVV). Dès le début, la fonction de ce service chargé des pays en développement (Fachstelle für Entwicklungsländer) consista à prendre appui sur des décennies d’expérience dans l’éducation des adultes pour soutenir des partenaires dans d’autres pays où la nécessité d’un secteur de l’éducation des adultes était aussi grande qu’en Allemagne, mais où la situation rendait son développement nettement plus compliqué.

Au fil des années, DVV International est devenu un outil majeur de coopération au développement et un acteur clé dans l’arène internationale de l’éducation des adultes. C’est un partenaire auquel peuvent se fier les prestataires de l’éducation des adultes ne disposant pas eux-mêmes de ressources suffisantes et ayant par conséquent besoin d’aide. DVV International s’engage toutefois aussi énergique ment en faveur de l’éducation des adultes en général en luttant en permanence pour que ce secteur conserve sa place dans le contexte plus large de la politique de l’éducation en constant devenir.

Cette évolution n’a pu se faire que du fait que l’Institut a toujours été en mesure de compter sur le soutien d’un réseau efficace de partenaires au nombre desquels comptent les universités populaires (Volkshochschulen), ces centres publics d’édu cation des adultes en Allemagne, dont l’engagement énergique à l’international d’un grand nombre se caractérise par l’ouverture vers d’autres pays et cultures, et l’intérêt pour les problèmes et difficultés des gens qui vivent là-bas. Les universités populaires ont toujours soutenu les activités internationales de l’Institut et facilité la mise en œuvre d’échanges et de programmes de formation pour des éducateurs d’adultes du monde entier. Avec leur vaste éventail de programmes créatifs et intéressants, elles s’efforcent constamment de sensibiliser davantage le public aux questions du développement et de faire comprendre l’importance vitale d’un dé veloppement durable et pacifique dans le seul monde qui est le nôtre. De la même façon, l’aide de DVV International a aussi été un outil dont les universités populaires ont eu besoin pour réaliser leurs engagements.

Toutefois, le facteur décisif pour le développement de DVV International a toujours été le soutien que lui a accordé le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Nous y reviendrons ultérieurement dans ce rapport.

Les partenaires ont changé au fil des ans, et la forme et les contenus de la coo pération internationale sont différents d’il y a quarante ans. Cependant, la mission essentielle de l’Institut est restée la même: aider des partenaires dans le monde entier à créer des structures durables d’éducation des adultes donnant aux gens les moyens d’agir de manière à améliorer leurs conditions de vie et à les rendre plus autonomes.

Les transformations radicales qui accompagnèrent la chute du mur de Berlin et l’effondrement du socialisme réel à la fin des années 80 et au début des années 90 ouvrirent de nouveaux domaines d’activité à l’Institut. La majorité des gens considérèrent ces évènements comme la libération de l’Europe centrale et de l’Est. En même temps, les pays autrefois sous contrôle soviétique connurent un change ment drastique de perception de la formation continue. Soudain, on ne considérait plus que l’État était responsable de proposer des formations à ses citoyens pour assurer leur intégration dans le système social. L’on se mit à penser qu’il valait mieux laisser les forces du marché agir pour régler la question de l’éducation des adultes. En d’autres termes, une nouvelle donne apparut pour les apprenants: il n’y avait plus de programmes ordinaires de formation continue ou de formation professionnelle, ni de normes, ni de contrôles pour garantir la qualité de l’éduca tion permanente. Les prestataires commencèrent à se laisser guider par la «loi du profit» qui empêchait beaucoup de gens d’accéder à des programmes qualifiés de formation. Même les prestataires traditionnels qui avaient réussi à survivre aux mutations se retrouvèrent contraints de mobiliser des ressources pour couvrir le coût de leurs opérations. Étant donné que les anciennes qualifications ne répondaient plus aux besoins d’un marché du travail en constante évolution, ces prestataires durent faire face à un dilemme: il leur fallait proposer des programmes de bonne qualité et rentables tout en restant ouverts et accessibles à tous les gens qui néces sitaient d’être formés.

En réponse à cette situation, DVV International fournit son soutien pour assurer la responsabilité du secteur public quant à l’éducation permanente et à la formation continue. L’Institut aida ses partenaires d’Europe centrale et de l’Est à mobiliser des efforts pour influencer la politique et la législation de l’Éducation afin de garantir une place à l’éducation permanente et à la formation continue dans les budgets publics. Il aida les prestataires de l’éducation des adultes à s’organiser en associa tions. Il appuya leurs efforts de création de capacités et leurs activités de formation destinés à préparer leurs cadres à concevoir et développer des programmes de formation adaptés aux besoins du marché du travail. Il forma des éducateurs à l’utilisation de méthodes pédagogiques modernes. Enfin, il intensifia ses efforts pour promouvoir les réseaux de prestataires européens de l’éducation permanente et de la formation continue.

Ce dernier point est particulièrement important eu égard à un autre changement substantiel auquel le secteur de l’éducation des adultes et de la formation se trouve confronté, un changement qui, d’un autre côté, a une considérable incidence sur les activités de DVV International. Le secteur de l’éducation permanente et de la formation continue ne peut pas en effet continuer à se mondialiser et s’internatio naliser de plus en plus, notamment en Europe, en raison de la puissance normative de la Commission européenne, de ses exigences en matière de politique de l'éducation et de ses programmes de promotion comme Leonardo da Vinci, Socrates et Grundtvig.

Les principes directeurs des activités de DVV International

DVV International est la seule organisation au monde dans le domaine de la coopération internationale consacrer exclusivement à la de l'éducation des adultes et de l'apprentissage
tout au long de la vie. vie. Ceci la distingue des autres organisations donatrices et fait d'elle une partenaire respectée, non seulement en raison du soutien fiable qu'elle apporte à l'éducation des adultes dans des cas concrets et après accord mutuel des intervenants, mais aussi du fait de son engagement actif en faveur de la formation continue aux niveaux national, régional et mondial, et de son expertise en tant que spécialiste dans ce domaine. Le travail de dvv
international
est guidé par des principes que la Confédération a formulés et acceptés il y a de nombreuses années et qui, à ce jour, n'ont rien perdu de leur justesse fondamentale.

Adult Education Development Cooperation

Pour DVV International, l'éducation des adultes n'est pas un domaine étroitement défini, limité à des situations d'apprentissage formel à l'occasion desquelles des personnes instruites transmettent de façons traditionnelles des connaissances et savoir-faire à des personnes sans
instruction. Il s'agit plutôt d'un domaine complet qui englobe toutes les activités d'éducation formelle, non formelle et informelle qu'entreprennent des
gens désireux de prendre leur existence en main et de l'améliorer. Très souvent, elle apparaît dans des situations éducatives structurées comprenant l'enseignement et l'apprentissage de connaissances ou compétences du type de celles qui répondent aux exigences minimales de l'éducation de base - dans des cours de langues ou d'informatique, par exemple, ou dans des cours d'apprentissage des lettres de l'alphabet ou des bases d'histoire d'un
peuple ou d'une nation. Toutefois, les membres d'une collectivité peuvent aussi apprendre en organisant des projets dont l'objectif est leur évolution personnelle, par exemple en projetant et en créant un système d'approvisionnement en eau ou une école, ou en joignant leurs efforts pour acheter des produits de base, commercialiser des produits agricoles ou pour élaborer la mise en œuvre d'une coopérative d'épargne. De tels projets impliquent d'innombrables activités d'apprentissage dans tous les domaines possibles et imaginables de l'apprentissage cognitif et affectif. Les gens apprennent, parmi de nombreuses choses, à agir, à prendre des décisions, à reconnaître des problèmes, à trouver des solutions. Ce type d'apprentissage vient du besoin que les gens éprouvent d'améliorer leur existence. C'est la meilleure garantie que les compétences et savoir-faire acquis seront assimilés, pratiqués et utilisés, et que l'éducation est à l'aune des besoins des apprenants, tel que l'exige leurs conditions de vie particulières. Durant ce processus, les gens ont besoin d'une aide et d'un soutien du type de ceux que les organisations non gouvernementales sont les mieux à même de leur fournir, à savoir une aide et un soutien respectant leur autonomie sans transiger. C'est le type d'éducation informelle qu'encourage le concept de l'«educación popular» tel qu'il a été développé et qu'il est pratiqué en Amérique latine notamment. En Afrique, les méthodes pédagogiques issues de ce à quoi les groupes concernés s'intéressent ont été systématiquement regroupées dans le concept REFLECT, utilisé avec succès dans de nombreux projets.

Cette vaste notion de l'éducation des adultes implique à l'avenant pour DVV International un large éventail de domaines d'activité. Étant donné que les problèmes auxquels nous nous attaquons avec nos partenaires exigent des solutions à long terme, les domaines dans lesquels nos projets se concentrent ont peu changé depuis des années. L'introduction de nouveaux pôles d'activité n'est nécessaire et appropriée que dans la mesure où elle sert les besoins des apprenants dans leurs efforts d'améliorer leur existence et leurs moyens de gagner leur vie.

Par conséquent, nous continuons à concentre nos efforts sur

  • la formation de base et la formation continue des éducateurs d’adultes;
  • le développement de curriculums pour les professions universitaires de l’éducation des adultes et l’amélioration des qualifications professionnelles du corps enseignant au moyen de l’éducation à distance;
  • l’organisation de conférences nationales et internationales sur des facettes techniques ou professionnelles, et des questions politiques de l’éducation des adultes;
  • la conception, la production, la distribution et l’utilisation de publications, documentations et supports pédagogiques imprimés, audiovisuels et électroniques;
  • le renforcement des infrastructures institutionnelles et matérielles des organisations partenaires;
  • les activités à la base pour améliorer les conditions de vie dans des zones urbaines et rurales en proposant des offres éducatives dans des domaines aussi essentiels que l’éducation de base et la santé;
  • la formation professionnelle et la promotion des formes coopératives de travail pour améliorer les revenus;
  • le développement collectif en tant qu’approche intégrale de l’éducation des adultes englobant les domaines de la famille, de la santé, de l’agriculture, de l’artisanat, du commerce et de la culture;
  • le dialogue et les échanges de points de vue entre éducateurs d’adultes aux niveaux local, national et régional, et
  • l’éducation civique, notamment l’éducation interculturelle, la résolution de conflits et l’éducation à la tolérance.

Ces deux dernières années, DVV International a intensifié ses efforts de lobbying. Tout en continuant de soutenir les activités d’action sociale de ses partenaires, no tamment des associations régionales d’éducation des adultes, DVV International a également intensifié ses propres efforts d’action sociale, en particulier dans le cadre des conférences préparatoires nationales et régionales organisées en vue de la 6e Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’éducation des adultes (CONFINTEA VI), prévue pour 2009 au Brésil. Actuellement, on n’accorde pas partout dans le monde une position prioritaire à l’éducation permanente et la formation continue, notamment à l’éducation permanente non formelle et générale. Il est par consé quent crucial pour les associations et les organisations d’éducation des adultes de se mobiliser au nom de tout le secteur, en particulier maintenant, à une époque où les gouvernements vont être appelés à prendre des engagements à la prochaine conférence mondiale.

Respecter les principes du partenariat est un élément fondamental de la philoso phie de DVV International en matière de coopération. À la différence de nombreux modes de coopération internationale, notre approche ne consiste pas à diriger nos propres projets ou à imposer nos idées à nos partenaires, mais plutôt à soutenir ces derniers lors de la planification et de la mise en œuvre de leurs projets, et à respecter leurs idées et leurs opinions sans négliger nos propres critères. C’est aussi une condition de la pérennité des réalisations étant donné que l’on ne peut pas s’attendre à un impact durable des activités à moins que nos partenaires et groupes cibles ne s’identifient pleinement aux objectifs des projets et aux stratégies adoptées pour y parvenir.

L’engagement de chacun des partenaires à reconnaître la valeur de l’autre est dans la pratique un élément crucial de la coopération. Un partenariat du type dont il est ici question se compose d’un côté de l’organisation qui a besoin d’aide, de soutien et, par-dessus tout, de ressources financières, et en retour desquels elle est prête à se plier aux souhaits et exigences de son sponsor. De l’autre côté, il y a l’organisation bailleresse qui peut mobiliser les ressources requises, mais qui fixe bien sûr aussi les conditions de l’aide, qui ne sont souvent pas les siennes mais plutôt celles imposées par les organes qui fournissent ces fonds.

Trouver le juste équilibre entre un financement sans conditions et des subventions distribuées selon un plan fixé et détaillé dans lequel le partenaire est purement instrumentalisé de façon à ce qu’il réalise un projet conçu par le bailleur de fonds est – et a toujours été – un processus difficile, qui exige beaucoup de sensibilité et de tact.

En raison des appels de plus en plus pressants de ces dernières années en faveur d’une planification transparente et de résultats quantifiables, basés sur des objectifs déterminés et des indicateurs de résultats quant à la mise en application, la surveillance et les bilans, il est devenu encore plus difficile de maintenir des partenariats véritablement horizontaux et d’assurer que nos partenaires participent pleinement à la planification et à la mise en œuvre des projets. DVV International est un partenaire apprécié dans le monde entier, notamment parce que nous nous sommes toujours efforcés de maintenir cet équilibre tout en conservant des normes élevées quant à la précision et à la conformité des calendriers élaborés et approu vés par contrat avec nos partenaires.

Dans ce type de partenariat, il est essentiel pour la coopération que les relations reposent sur la confiance et le sérieux mutuels. Il est courant que DVV International se donne le temps nécessaire pour bien connaître ses partenaires potentiels avant de s’engager par contrat avec eux. Une fois la base d’un partenariat solide créée, nos engagements s’inscrivent néanmoins dans une démarche à long terme. En règle générale, nos contrats ne prévoient pas uniquement que nous fournissions notre aide pour des mesures distinctes, mais que nous accompagnions les évolutions qui se font jour à mesure que progresse la coopération.

Les sources de financement

La confiance et le sérieux mutuels sont des qualités primordiales, non seulement dans les relations entre DVV International et ses partenaires, mais aussi entre DVV International et ses bailleurs de fonds, le principal étant toujours le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Tout porte à croire que le BMZ restera à l’avenir la principale source de financement de nos activités, à condition que le subventionnement du secteur de la coopération internationale ne fasse pas l’objet de coupes sombres dans le sillage de l’actuelle crise financière. La confiance que le ministère place dans notre travail doit sans arrêt être entretenue et renouvelée. Nous avons régulièrement des entretiens avec des fonctionnaires du BMZ au sujet de nos projets à moyen et long terme, et sommes reconnaissants des réactions et points de vue dont ils nous font part. Nos activités dans le cadre du Groupe de travail pour la promotion des structures sociales (AGS) nous fournissent d’autres occasions de dialoguer avec le BMZ.

Bien que nous continuions de compter sur l’appui financier constant du BMZ, cette source ne suffit pas pour que DVV International puisse assurer un déroulement stable des opérations et développer ses activités de terrain. Étant donné que DVV International ne bénéficie d’aucun soutien institutionnel, l’étendue de ses ressources dépend largement du climat politique dominant. Les mesures d’austérité se réper cutent directement sur le volume des fonds disponibles et, par conséquent, sur les engagements que DVV International est en mesure d’assumer dans ses activités de coopération avec des partenaires internationaux. Pour que nos partenaires puissent compter sur nous, nous devons veiller à la stabilité de notre budget et diversifier notre base financière de façon à pouvoir amortir, voire compenser les insuffisances, et en même temps de manière à garder des liquidités suffisantes pour pouvoir assumer des responsabilités là où les subventions traditionnelles du BMZ font défaut.

Pendant de nombreuses années, le ministère allemand des Affaires étrangères à été l’une des sources financières de DVV International, notamment en ce qui concerne le soutien de programmes d’échanges internationaux pour éducateurs d’adultes, parrainés par les universités populaires allemandes (Volkshochschulen) et leurs associations régionales. Il y a deux ans, des changements sont survenus au sein du ministère des Affaires étrangères, et ce type d’activités est regrettablement considéré depuis comme ne cadrant pas avec le concept de la mission culturelle du ministère. Cette décision a totalement exclu l’éducation des adultes des do maines prioritaires de la politique culturelle et éducative à l’étranger du ministère des Affaires étrangères. Récemment toutefois, ce dernier a modéré sa position, notamment du fait qu’à moyen terme, il est totalement inconcevable que la politique qu’il pratique en matière de culture et d’éducation fasse fi du travail des universi tés populaires, les plus grands prestataires de services de formation continue en Allemagne grâce au vaste réseau de contacts dont elles disposent dans le monde entier. Par conséquent, le ministère des Affaires étrangères fait de nouveau partie de nos sources de financement potentielles et réelles.

Eu égard au large impact des activités menées par les universités populaires allemandes et les organisations d’éducation des adultes dans nos pays partenaires qui atteignent un vaste éventail de groupes cibles, et pas seulement les élites de la société, le ministère des Affaires étrangères a alloué des fonds à DVV International dans le cadre de son projet en Afrique pour soutenir tout un ensemble d’activités dirigées par quelques universités populaires en collaboration avec des organisa tions africaines choisies.

En plus des négociations que nous continuons de mener avec le ministère des Af faires étrangères, nous nous efforçons de sensibiliser les membres de la commission chargée au parlement allemand des affaires culturelles et éducatives à l’étranger au fait qu’il est essentiel que l’Allemagne encourage et soutienne non seulement des activités universitaires et artistiques à l’étranger, mais aussi les échanges et l’apprentissage mutuels entre les citoyens en Allemagne et ceux d’autres pays de façon à nouer et consolider des relations meilleures et plus durables entre les peu ples de cultures différentes. Les universités populaires allemandes peuvent apporter une contribution essentielle pour atteindre cet objectif.

En ce qui concerne les projets organisés dans le cadre des accords du Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-Est et l’Asie central, DVV International a également réussi à obtenir des fonds venant d’un budget spécial alloué par le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement au ministère des Affaires étrangères. Ces subventions aident à soutenir des projets dirigés par des partenaires en Europe du Sud-Est et en Afghanistan.

Des conditions favorables ont permis en un certain nombre d’occasions d’obtenir des résultats positifs. Un programme d’alphabétisation et d’éducation de base commandité par le gouvernement est par exemple mené avec grand succès grâce à des fonds de la Banque mondiale. Des fonds des Pays-Bas, alloués par l’inter médiaire de l’ambassade néerlandaise en Éthiopie permettent au bureau régional de DVV International à Addis-Abeba de financer un projet efficace à long terme d’éducation et d’autonomisation des femmes.

Se procurer des fonds de sources externes est de plus en plus important pour le travail de DVV International. Actuellement, l’Union européenne finance des projets dans tout un ensemble de pays pour créer des structures et organisations de la société civile, y ancrer la démocratie et promouvoir le développement de structures d’éducation permanente. Dans de nombreux cas, l’Union européenne adjuge, après avoir lancé des appels d’offres, ce que l’on appelle des contrats de service public à des organisations qualifiées. Généralement les organisations intéressées par ce type de contrats se réunissent en groupes pour participer ensemble à l’appel d’offres. La plupart d’entre elles sont des entreprises de consulting à orientation commerciale souhaitant obtenir l’adjudication dans un but lucratif. En dépit de cela, DVV International a aussi commencé à participer systématiquement à de tels appels d’offres en tant que partenaire ou organisateur de ce type de groupes, non pas pour chercher ainsi à accroître ses revenus, mais pour tenter d’élargir l’éventail et l’impact de ses efforts dans différents pays. Travailler dans un but lucratif est incompatible avec les statuts de la Confédération allemande pour l’éducation des adultes. En tant qu’organisation prestataire de services, elle n’opère pas à des fins commerciales, et les bénéfices que la Confédération apporte au public font régulièrement l’objet d’évaluations et d’une certification par les autorités fiscales compétentes.

Les financements des programmes de la direction générale de l’Éducation et de la Culture de l’Union européenne sont sporadiques et consentis au cas par cas. Beaucoup de choses ont été écrites sur les avantages et les inconvénients de tels programmes. Malgré la lourde bureaucratie qu’ils impliquent, ils sont intéressants pour DVV International, même si ce n’est qu’en raison de la chance qu’ils offrent à des partenaires d’Europe centrale et de l’Est de prendre part aux activités de réseaux dans toute l’Europe.

Nombre de nos partenaires négocient aujourd’hui très habilement avec la Commission européenne et ont mené des projets avec grand succès soit en tant qu’organisateurs ou en tant que partenaires. Toutefois, dans de nombreux pays d’Europe certaines organisations restent exclues du circuit des partenariats euro péens. La Biélorussie, la Russie, l’Ukraine, la Moldavie, l’Albanie, la Macédoine, la Croatie, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Géorgie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan ou la Turquie souhaiteraient vivement participer à des coopérations dans toute l’Europe étant donné qu’ils partagent la conviction de l’Union euro péenne quant à la valeur de l’apprentissage tout au long de la vie. Et pourtant, soit ces pays ne sont pas admis à participer, soit ils doivent eux-mêmes financer leur participation, mais n’en ont tout simplement pas les moyens. Ceci crée un vide monumental dans les structures de l’éducation européenne. Pour combler ce vide, il ne suffira pas de fournir, dans le cadre des contrats de services publics, un soutien aux gouvernements nationaux pour qu’ils développent des infrastructures de formation professionnelle et de formation continue.

Pays et organisations partenaires

Les pays en développement restent au premier plan des activités de coopération internationale de DVV International. La majeure partie des aides financières de notre budget total est destinée à l’Afrique où l’Institut mène trois projets régionaux couvrant l’Afrique australe, de l’Est et de l’Ouest. En outre, la plus grande part du budget de l’Institut pour le projet sectoriel pour la «formation initiale et la formation continue d’éducateurs d’adultes» est allouée à des partenaires africains. DVV Inter national collabore aussi avec deux projets qui ne sont pas financés par le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement: l’un se déroule en Guinée où l’Institut organise des activités d’alphabétisation et d’éducation de base à l’aide de fonds alloués par la Banque mondiale, et l’autre est mené en Éthiopie où un programme d’autonomisation des femmes est mis en œuvre dans tout le pays grâce à des fonds octroyés par les Pays-Bas.

Haifa

Cours d'alphabétisation à Hafia
Source: DVV International

 

En Amérique latine, nos partenaires du Chili ou de l’Argentine sont à présent en mesure de poursuivre leurs activités sans notre soutien, et les partenariats y sont par conséquent en passe de se terminer. Rien que pendant les deux ans que couvre ce rapport, nos activités se sont principalement concentrées sur le projet régional en Amérique centrale et sur le projet en Bolivie. La coopération avec nos partenaires cubains, quoique à bien plus petite échelle, est elle aussi très importante en vue des possibilités de coopération qu’elle ouvre pour l’avenir.

L’élargissement de nos activités de coopération en Asie est actuellement en phase préparatoire. En 2009, nous ouvrirons un bureau de DVV International qui y sera responsable d’un projet régional.

En Europe, nous sommes en train de nous retirer progressivement des activités de coopération menées dans des pays appartenant aujourd’hui à l’Union européenne. Ceci est en partie regrettable eu égard aux foules de gens dans les nouveaux États membres, notamment dans les zones rurales, qui ne profitent pas des évolutions positives. D’un autre côté, ces pays disposent maintenant d’un soutien financier au développement beaucoup plus considérable qu’auparavant grâce au Fonds social européen. Dans de tels circonstances il apparaît injustifié de poursuivre nos activités de soutien bilatéral, eu égard notamment aux besoins énormes qui se font sentir dans d’autres pays et d’autres régions du monde.

DVV International coopère avec des institutions et organismes tant publics que non gouvernementaux. Les organisations de la société civile font preuve de créativité, d’engagement social et d’un sens prononcé de la collectivité, ce qui a toujours constitué une précieuse base pour le développement et la mise en œuvre des concepts et projets de nature sociale. Toutefois, seules les agences gouvernemen tales sont en mesure de garantir à l’échelle d’un pays tout entier l’organisation de la formation continue et de créer pour cela un cadre législatif de base. DVV Interna tional travaille conjointement avec des universités à l’élaboration de programmes de formation pour les éducateurs d’adultes et à des projets de recherche sur la formation continue. Dans le domaine de la politique de l’éducation, DVV Internatio nal collabore avec d’autres organisations opérant dans le secteur de l’éducation permanente ainsi qu’avec des associations nationales et régionales de l’éducation des adultes. En outre, quand il s’agit d’organiser des conférences régionales ou mondiales sur l’éducation des adultes, l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL) peut toujours compter sur notre collaboration. La liste de nos partenaires ne serait pas exhaustive si nous ne faisions pas mention des agences nationales de l’Union européenne, tant en Allemagne que dans nos pays partenaires. Nos partenaires et nous avons de nombreux intérêts communs avec ces agences, bien au-delà de notre participation directe à des projets de l’Union européenne.

Les projets de DVV International

Pays en développement

Dans les pays en développement, l’éducation est toujours considérée comme un moyen de lutter contre la pauvreté. Dans le monde entier, le fossé continue de se creuser entre les riches et les pauvres. Les recettes néolibérales censées apporter croissance et prospérité ont conduit à la richesse de quelques-uns sans toutefois profiter aux grandes masses de la société. Au contraire, la privation et la commer cialisation d’équipements – même de ressources aussi vitales que l’eau, le gaz et l’électricité – ont fait que de grandes parties de la population ne sont plus en mesure de payer les biens de consommation de base indispensables. Le dépôt de brevets pour des semences et leur monopolisation est aussi une tragédie sociale, à laquelle on prête toutefois rarement attention: les semences comptent parmi les outils de base de l’agriculture traditionnelle, et dès l’aube de la civilisation, les agriculteurs les ont croisées et améliorées, et en ont toujours conservé une partie pour la mise en culture suivante. Priver les petits agriculteurs du droit de garder des semences pour les replanter revient à leur faire risquer de ne plus pouvoir se nourrir.

Personne n’ignore que plus d’un milliard d’êtres humains dans le monde n’ont pas accès à une eau potable propre, que les maladies comme la malaria se pro pagent à des rythmes alarmants, que des millions de gens n’ont accès à aucun traitement du SIDA en raison du coût exorbitant des médicaments appropriés, que les subventions agricoles en Europe et aux USA sont responsables de l’inondation des marchés alimentaires d’Afrique avec nos denrées excédentaires et, dans la foulée, de la destruction de leurs productions domestiques, que nous épuisons les ressources poissonnières des océans et que les forêts pluviales rapetissent, tandis que les déserts et les zones arides s’étendent. À mesure que les changements climatiques se font plus évidents et que la fréquence des catastrophes naturelles s’accélère, les pauvres d’entre les pauvres sont le plus sévèrement touchés. Et à mesure que le nombre de guerres et de conflits armés augmente, de plus en plus de gens se retrouvent déracinés et pris dans le cycle de la pauvreté.

Ce rapport n’entend pas offrir une analyse complète de la situation mondiale ou identifier les causes et les effets des problèmes qui touchent toute la planète. Néanmoins, les conditions sociales de base nécessaires pour créer le cadre de l’éducation permanente et de la formation continue sont évidents. De grandes parties de la population sont obligées de vivre dans des conditions précaires. Il est difficile de trouver des solutions, même partielles, à la situation désespérée dans laquelle elles se trouvent. Aider les gens à lutter pour survivre, à surmonter les crises plus facilement et à avoir les moyens de voir les choses sous un nouveau jour exige que l’on entreprenne d’importants efforts. Nous avons toujours dit que l’éducation des adultes n’était pas la panacée universelle pour les problèmes du monde, mais qu’aucune solution n’était concevable sans éducation reposant sur les besoins des gens dans leur environnement privé et professionnel, impliquant les apprenants au fil du processus éducatif tout entier et, ce faisant, leur donnant les moyens de prendre leur existence en main.

L’éducation des adultes sous toutes ses formes est par conséquent une nécessité tout au long de la vie. Ceci inclut la possibilité d’obtenir des équivalences aux diplômes de fin de scolarité formelle, de suivre des formations professionnelles et des formations à des techniques commerciales ou à la gestion de petites boutiques ou d’entreprises à domicile. S’éduquer en matière de nutrition et de santé alors que l’on vit dans la pauvreté est tout aussi important qu’acquérir les compétences nécessaires pour organiser des systèmes d’entraide de proximité ou des actions de quartier. Apprendre à définir et à défendre publiquement des intérêts personnels et collectifs est utile si l’on veut que l’engagement pris en faveur de la participation au développement de la collectivité soit davantage qu’une simple déclaration d’intention. Il est partout essentiel de donner aux gens en général, et aux femmes en particulier, les moyens de jouer leur rôle dans le développement social.

Les éducateurs d’adultes doivent être formés de façon à mener à bien les mis sions d’ordre social de l’éducation en adoptant une approche intégrée, avec des méthodes appropriées. Les programmes de formation sur le terrain doivent être professionnalisés. Il faut élaborer des supports pédagogiques adéquats et équiper les ateliers et les salles de classe. Les politiques locales et nationales de l’éducation doivent être conçues de manière à assurer la disponibilité d’équipements et de res-sources pour que les apprenants puissent apprendre et les enseignants enseigner. Tout ceci fait l’ampleur et la diversité des activités de DVV International et de ses partenaires dans les pays en développement.

Afrique

Les systèmes d’éducation en Afrique présentent de graves insuffisances. La plupart des pays du continent ne réussiront pas à atteindre les objectifs de l’«Éducation pour tous» fixés au Sénégal lors du Forum mondial de Dakar en 2000. Des millions d’enfants africains restent exclus du circuit de l’éducation. Il y a beaucoup trop peu d’équipements de formation professionnelle, et pour la majorité de la population il est hors de question de suivre des études universitaires.

On a accordé peu d’attention à la promotion et au développement de l’éducation des adultes. Beaucoup de gouvernements, et même des organisations bailleresses, continuent d’ignorer le rôle primordial que l’éducation non formelle peut jouer pour favoriser le développement. Il en résulte que trop souvent, il incombe aux organisations de la société civile de proposer des offres d’éducation non formelle tout au moins rudimentaires.

Les activités de DVV International en Afrique sont réparties dans quatre projets distincts, par régions: Afrique du Nord, de l’Ouest, de l’Est et australe. Les bureaux régionaux sont placés sous la direction de spécialistes de l’éducation des adultes, responsables d’élaborer un concept de travail dans leurs régions respectives et de superviser la mise en œuvre des projets, et sont installés à Conakry, Addis-Abeba et au Cap. Notre projet en Afrique du Nord est en pleine phase initiale de développement.

En Afrique de l’Ouest, le projet de l’Institut s’étend aux pays francophones sui vants: Guinée, Bénin, Burkina-Faso, Mali et Tchad. Le bureau de projets qui couvre cette région et opère à Conakry depuis 1999 a deux objectifs principaux:

 

  • l’alphabétisation associée à l’enseignement de compétences pour gagner sa vie et se créer des revenus;
  • la formation de représentants des collectivités et la sensibilisation des citoyens pour consolider la participation aux activités d’autonomisation locale.

Il n’est pas rare qu’en Afrique les hommes s’expatrient en quête de travail dans les régions minières ou les zones urbaines. Il en résulte que beaucoup d’Africaines restent seules, responsables d’assurer la subsistance de leurs familles. En réponse à cette situation, les programmes offrant des formations à des moyens de subsistance et des activités visant à générer des revenus sont souvent conçus spécifiquement pour les femmes.

La formation de base et la formation continue des éducateurs d’adultes et des animateurs sociaux en Afrique francophone est l’élément principal des activités de coopération avec nos partenaires au Bénin et au Burkina-Faso. Au Mali est installé le siège d’un réseau d’organisations opérant selon la méthode REFLECT. Au Tchad, nos activités se concentrent sur le soutien aux groupes d’entraide. Durant la période que couvre ce rapport, s’est achevée la coopération qui nous a unis pendant 25 ans à des ONG, des ministères et des universités de Sierra Léone.

 Workshop in Bandiagora, Mali

Atelier à Bandiagora, Mali
Source: DVV International

 

Le bureau de DVV International à Addis-Abeba est responsable de la coordination des activités de notre projet d’Afrique de l’Est. Il collabore avec des partenaires en Éthiopie et en Ouganda. L’Éthiopie, l’un des pays partenaires les plus anciens de l’Institut, a été l’un des premiers États dont des éducateurs d’adultes ont suivi des formations diplômantes d’un an en interne au centre éducatif (Volkshochschule) de la Confédération allemande pour l’éducation des adultes de Göhrde. En 1973 et 1974, des séminaires de formation continue commencèrent déjà à être organisés en Éthiopie. Aujourd’hui, le projet se concentre sur la promotion des programmes d’éducation de base non formelle, des formations pratiques dans des centres de formation communaux et des formations initiales et continue pour des éducateurs spécialisés dans différents domaines, y compris au niveau universitaire.

La formation à des compétences pour gagner sa vie, par exemple en enseignant aux gens le savoir-faire et les compétences nécessaires pour produire ou se procurer les denrées alimentaires, l’eau, les vêtements et le toit nécessaires à leur survie est un facteur crucial dans la lutte contre la pauvreté. En Éthiopie, l’un des pays les plus pauvres du monde, cette approche est relativement nouvelle. Le concept axé sur les moyens de subsistance et soutenu par DVV International repose sur l’entretien de compétences de base en lecture et en écriture, et se développe grâce à eux; cette approche traditionnelle de l’alphabétisation est toujours couramment usitée en Éthiopie. Il s’agit de rendre l’alphabétisation «fonctionnelle» en l’associant à l’apprentissage de compétences pratiques de façon à permettre aux gens de s’as surer des moyens de subsistance.

Après d’interminables négociations avec le gouvernement éthiopien, un accord a été conclu pour mettre en place un programme d’autonomisation des femmes à l’échelle nationale. Financé grâce à des fonds néerlandais, ce programme cherche à donner aux femmes les moyens d’agir pour leur compte personnel et des possibilités d’améliorer leurs compétences pour gagner leur vie.

En Ouganda, nos efforts se concentrent principalement sur la consolidation du système d’éducation des adultes qui tente d’améliorer les conditions de vie des ci toyens du pays en veillant à ce qu’ils puissent satisfaire leurs besoins fondamentaux et en leur donnant les moyens d’améliorer leurs revenus. Ce projet a notamment valeur de modèle dans le domaine de l’alphabétisation et jouit d’une notoriété internationale. DVV International fournit son soutien au Programme fonctionnel d’alphabétisation des adultes (FAL) dont bénéficient majoritairement des femmes et au Réseau ougandais d’éducation des adultes (UGAADEN) qui représente les différents intérêts et positions que l’on rencontre dans le secteur de l’éducation des adultes en Ouganda. En consolidant les efforts des ONG, l’Institut les aide à dé montrer la précieuse contribution que l’éducation non formelle peut apporter pour enrichir le système national de l’Éducation primaire universelle et de l’Éducation secondaire universelle.

Au Cap, le siège de notre bureau régional pour les pays d’Afrique australe coopère avec des partenaires en Afrique du Sud, en Angola, au Lesotho et à Madagascar.

Les programmes d’éducation de base d’Afrique australe n’accordent générale ment pas de place particulière aux populations rurales, aux pauvres et aux person nes touchées par le VIH/SIDA comme ce serait le cas d’une approche holistique de l’éducation des adultes. Les projets d’éducation de base sont davantage axés sur l’obtention de diplômes équivalents aux certificats de fin de scolarité primaire et secondaire, et s’adressent avant tout aux populations des zones urbaines. Afin de combler ce vide dans les zones vitales que sont les campagnes, DVV International coopère directement avec le personnel enseignant et administratif d’établissements d’éducation des adultes, d’ONG, d’universités et d’organismes de coordination.

En Afrique du Sud, notre principal partenaire est l’Adult Learning Network (Ré seau d’éducation des adultes – ALN) avec ses sept fédérations provinciales. L’ALN est l’un des plus grands prestataires de services éducatifs du pays et est désormais enregistré à ce titre à la South African Education and Training Authority (l’adminis tration sud-africaine chargée de l’éducation et de la formation – SETA).

Par des activités intenses de lobbying, sous forme de débats, d’ateliers et de manifestations en faveur d’une éducation des adultes holistique en Afrique du Sud, l’ALN a fait remarquer l’insuffisance d’offres dans le secteur de l’éducation de base des adultes et de la formation. En Afrique du Sud, les programmes existants ne parviennent à satisfaire qu’une petite partie de la demande des adultes en matière d’éducation. À la demande du gouvernement de la province du Western Cape, l’ALN a formé depuis 2006 six cents assistants sociaux au moyen d’un programme conçu avec le soutien de DVV International

Un vaste programme national d’alphabétisation devant atteindre quelque 7,5 millions d’analphabètes a été lancé en 2008. L’ALN participe à la conception des contenus et structures de cette campagne de masse.

Entre 1995 et 2000, DVV International a entretenu son propre bureau de projets en Angola. Durant cette période, l’un de ses principaux objectifs consistait à créer un système efficace d’éducation des adultes, avec des prestataires capables et des enseignants qualifiés. Depuis janvier 2001, après avoir fermé son bureau de projets à Luanda, DVV International a soutenu directement ses partenaires angolais depuis son siège de Bonn. L’Institut fournit son appui non seulement à des program mes d’alphabétisation fonctionnelle, d’éducation civique, d’éducation sanitaire et d’éducation à l’écologie, mais aussi à l’élaboration de supports pédagogiques et à la production et la diffusion de programmes éducatifs radiophoniques. Il accorde également une attention toute particulière à la prévention du SIDA, aux questions concernant l’égalité des sexes et à l’éducation à l’environnement.

Nos activités de coopération au Lesotho se concentrent sur le soutien que nous apportons à l’Association of Non-Formal Education (Association déducation non formelle – LANFE). La LANFE organise régulièrement des ateliers de formation afin de créer des capacités pour ses organisations membres et propose des stages pratiques dans différentes régions du pays. Elle dispose aussi d’un fonds destiné à fournir des microcrédits à ses membres afin de leur permettre de faire les inves tissements dont ils ont besoin pour assurer leurs revenus.

Djakarta

Jakarta
Source: DVV International

 

En 1987, DVV International a commencé à coopérer avec des partenaires à Madagascar. L’Institut entretient aussi depuis 1996 un petit bureau dans le pays, dirigé par une équipe d’éducateurs d’adultes malgaches. Le soutien que fournit ce bureau est principalement axé sur la formation des formateurs d’adultes, des activités d’al phabétisation fonctionnelle s’adressant à des adultes et la production de supports pédagogiques.

Asie du Sud et du Sud-Est, et Pacifique

Dans la région Asie-Pacifique, DVV International soutient des approches modèles de l’éducation, destinées aux adultes, et plus particulièrement aux groupes défavorisés de la population. Encourager et renforcer les groupes d’entraide est fondamental dans notre travail. Des groupes d’entraide apparaissent dans de nombreux do maines, non seulement dans un effort pour combattre l’ignorance, la répression, l’injustice, la pauvreté et la dégradation de l’environnement, mais aussi pour don ner aux gens les moyens de formuler leurs propres définitions du développement et de la participation, de faire valoir leurs intérêts communs et de traduire leurs aspirations et leurs exigences par des actions. Les projets spécifiques de promotion des femmes et le soutien aux minorités ethniques jouissent d’une grande priorité au sein de nos organisations partenaires en Inde, au Népal, aux Philippines et en Indonésie. L’appui de DVV International s’illustre par des activités génératrices de revenus, par des efforts de lobbying et par l’élaboration de matériels divers pour mieux informer un vaste éventail de groupes cibles et faciliter pour eux l’enseigne ment et l’apprentissage.

Les activités au sein de réseaux entre des organisations d’éducation des adultes dans les différents pays où nous réalisons nos projets nous ont aidés à prendre plus facilement des dispositions pour conclure des coopérations répondant aux besoins bien au-delà des arènes locales. Ceci est notamment vrai pour notre partenaire le Bureau Asie-Sud Pacifique d’éducation des adultes (ASPBAE), un réseau d’organisations d’éducation des adultes opérant dans toute la région. La collaboration internationale favorisée par l’ASPBAE apporte des résultats positifs au-delà des frontières nationales et contribue remarquablement à permettre à des organisations de la société civile de participer au débat régional sur la politique de l’éducation qui mène à la sixième Conférence internationale sur l’éducation des adultes (CONFINTEA VI) organisée par l’UNESCO.

En Inde, nos partenaires travaillent principalement conjointement avec des groupes défavorisés et marginalisés. La Society for Participatory Research in Asia (Société pour la recherche participative en Asie – PRIA), se consacre à la promo tion de projets d’entraide, de processus de démocratisation et au développement collectif en général. Elle se consacre aussi à des domaines spécifiques comme les soins de santé et le travail, et les questions environnementales. Outre ses offres de formation et ses services de conseil, ses recherches et ses activités de lobbying, la PRIA a créé un réseau d’organisations d’aide qui proposent des offres éducatives adaptées aux conditions particulières des collectivités dans lesquelles elles opèrent. Nos autres partenaires en Inde sont l’Organization for Development Education (Or ganisation pour l’éducation au développement – UNNATI), le Centre for Collective Learning and Action (Centre d’éducation et d’action collective – SAHAYI) et le Centre for Women and Education (Centre pour les femmes et l’éducation – NIRANTAR).

Au Népal, DVV International fournit son soutien à l’ONG de femmes DidiBahini dans le cadre d’un projet intitulé «Autonomisation politique des femmes par l’in termédiaire de l’éducation au développement». Ce projet cherche à aider des femmes défavorisées à s’organiser en groupes et les forme de façon à les préparer à assumer des rôles de leaders dans les villages et les districts, notamment en qualité de membres des comités de développement des villages et districts.

Les activités les plus importantes que nous menons conjointement avec nos par tenaires aux Philippines et en Indonésie sont des projets éducatifs qui s’adressent aux membres de groupes d’entraide, des projets de développement collectif, des programmes de soins de santé, des projets de création de petites entreprises et de coopératives d’épargne et de crédit, des offres de formation pour développer les aptitudes des jeunes femmes à des activités de cadres et des projets d’agriculture biologique, de gestion des conflits, de dialogue interculturel et d’éducation envi ronnementale. Ici aussi, les femmes sont les principales bénéficiaires des projets. La démarche adoptée par DVV International et ses partenaires correspond totalement aux changements de paradigmes dans le système de l’éducation philippin. Dans une approche nouvelle et plus large de l’éducation, un concept d’éducation per manente au sein de la collectivité a été lancé sous le nom de «Système d’éducation alternative», parallèlement au système de scolarité formelle. Le ministère compétent reconnaît entre-temps qu’une telle orientation convient mieux que l’éducation de base formelle pour répondre aux besoins éducatifs fondamentaux de la population marginalisée.

Aux îles Salomon, nous promouvons une forme d’alphabétisation fonctionnelle qui cherche aussi à raviver et préserver les valeurs culturelles traditionnelles des ap prenants et que les organisateurs du programme qualifient parfois de l’expression d’ «alphabétisation critique». Ce petit atoll situé sur le territoire de l’océan Indien britannique est en péril du fait du réchauffement climatique et de l’exploitation abusive de ses ressources naturelles par des entreprises étrangères. La promotion de la formation professionnelle dans quelque quarante centres répartis dans l’ar- chipel de Vanuatu, État insulaire de Mélanésie, constitue le volet le plus important de nos activités.

Asie centrale

Il existe des différences fondamentales entre les sociétés d’Asie du Sud et du Sud-Est et du Pacifique et celles d’Asie centrale, plus précisément d’Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Kirghizistan, qui appartenaient jadis à l’Union soviétique. Ces pays d’Asie centrale rencontrent des difficultés à s’émanciper du système autrefois dominé par la Russie européenne. Le système soviétique est toujours resté étranger aux peuples d’Asie centrale dont les cultures sont ancrées dans l’islam. En même temps, ces pays traversent une phase de mutation des structures économiques, comparable à celle qui se déroule en Europe centrale et de l’Est. Et exactement comme en Europe, les changements qui surviennent en Asie centrale font apparaître un immense besoin en matière de formation professionnelle et de recyclage. Notre projet en Ouzbékistan, dont la base est située à Tachkent, est conçu pour répondre à cette situation. Les activités entreprises dans son cadre couvrent un vaste éventail de thèmes très divers, entre autres des cours donnés dans des prisons ouzbèkes, des formations pour des infirmières à domicile, un projet de travail de mémoire sur les faits récents de l’histoire, des centres de recyclage professionnel pour les chômeurs de 21 villes d’Ouzbékistan, des programmes de formation professionnelle pour des sous-groupes ruraux du Kirghizistan, des cours d’amélioration des qualifications pour la main-d’œuvre émigrée au Tadjikistan et l’organisation de cours de formation pour les éducateurs d’adultes en Ouzbékistan. Les conditions pour la mise en œuvre des activités sont difficiles en raison des positions fluctuantes des différents ministères concernés à l’égard des donateurs étrangers. Ces activités exigent non seulement beaucoup de tact et de diplomatie, mais aussi de la persé vérance quand il s’agit de représenter les points de vue développés conjointement avec nos partenaires.

Vocational training in Uzbekistan

Formation professionelle à Ouzbékistan
Source: DVV International 

 

Amérique latine

Au cours des deux dernières années, les efforts entrepris par DVV International en Amérique latine se sont concentrés sur notre projet régional mené en Amérique centrale et dirigé par notre bureau au Mexique ainsi que par notre projet national réalisé en Bolivie sous la houlette de notre bureau de La Paz.

L’objectif principal de notre projet en Amérique centrale est de soutenir des grou pes indigènes de façon à leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie tout en préservant leur identité culturelle. Il convient de faire remarquer que ceci n’est toujours pas une priorité au calendrier de l’Éducation du Mexique, un pays dont la population indigène compte plus de dix millions de personnes. Le Guatemala voisin, dont la population est majoritairement indigène, organise tout un ensemble de programmes et produit de nombreux supports pédagogiques dans les langues mayas. Toutefois, même là-bas, la sensibilité interculturelle à l’égard des cultures et valeurs des peuples indigènes du pays est très peu prononcée.

Pour qu’une éducation soit ouverte aux autres cultures, son principal souci doit tout d’abord être la satisfaction des besoins humains fondamentaux. En plus de soutenir de petites coopératives agricoles se consacrant à la production et à la commercialisation de produits comme le café, le petit bétail, la volaille, les œufs et le miel, notre projet appuie des familles qui cultivent des fruits et légumes, et élèvent du petit bétail pour leur consommation personnelle. Durant la période couverte par ce rapport, nous avons consacré nos efforts à aider des femmes à s’organiser en groupes pour produire et commercialiser des objets artisanaux et d’autres marchan dises. Des modèles de dialogue interculturel ont été développés et testés. De tels instruments sont primordiaux, par-dessus tout pour les personnels des organisations gouvernementales et non gouvernementales qui travaillent avec des populations indigènes. Globalement, les cours organisés pour analyser le rôle des sexes dans les sociétés traditionnelles et examiner les possibilités de changement ont été ac cueillis très favorablement. Les participants les ont trouvés utiles pour leur évolution personnelle et ont reconnu que cette démarche aidait les femmes à organiser leurs propres projets et à participer plus activement à la vie de leurs communautés. Les jeunes indigènes, souvent considérés comme des membres de peu de valeur dans leurs propres communautés, se retrouvent confrontés à une double marginalisation. Le manque de reconnaissance personnelle est un des facteurs qui les poussent à quitter leurs communautés. Par conséquent, tous nos projets attachent une attention toute particulière aux initiatives spécifiquement axés sur les jeunes.

Pendant de nombreuses années, DVV International a aidé le ministère de l’Éduca tion en Bolivie à organiser un système national de l’éducation des adultes associant l’éducation générale aux formations professionnelles initiale et continue, et adapté aux besoins des apprenants.

Après avoir conclu la dernière phase des activités qui était consacrée à l’élabo ration de curriculums d’éducation de base, le projet s’est tourné vers la prépara tion de curriculums intégraux, diversifiés, axés sur l’emploi et destinés au niveau de l’enseignement secondaire. Les enseignants ont été formés à l’utilisation des nouveaux curriculums. En outre, le projet a récemment entrepris des efforts pour concevoir des activités d’éducation et de formation destinées au milieu carcéral en Bolivie. DVV International fait partie d’un comité bolivien multi-institutionnel sur l’éducation et collabore avec d’autres organisations à la Campagne latino-amé ricaine pour le droit à l’éducation. Ces instruments donnent aux organisations de la société civile des moyens de conseiller et de surveiller le gouvernement quant à la mise en œuvre des plans et programmes officiels d’éducation censés profiter à l’ensemble de la population.

Dans le cadre de ses activités en Colombie, DVV International fournit son appui à deux organisations partenaires empruntant des approches différentes de l’agri culture durable biologique. Dans le département de Nariño, situé dans la région montagneuse du sud-ouest de la Colombie, près de la frontière équatorienne, des techniques agricoles durables sont employées sur des terres arables privées transformées en réserves naturelles. Les fermiers ont aussi créé des coopératives pour commercialiser leurs excédents. Douze de ces réserves naturelles ont entre-temps joint leurs efforts pour former une association. Dans le but d’assurer la viabilité future de l’agriculture tout en préservant les ressources naturelles, notre partenaire colombien l’Associación para el Desarrollo Campesino a élaboré un concept scolaire intitulé «Escuela de disoñadores par el bienvivir local» (École des réalisateurs de rêves pour le bien-vivre local), à présent même reconnu par le ministère de l’Éducation.

Au sud de la ville de Cali, le département du Cauca, une région avec une population d’une grande mixité, composée d’indiens, de mulâtres, de noirs et de métisses, est une place forte de la guérilla et des forces paramilitaires. Notrepartenaire, la CISEC (Fundación para el Desarrollo Rural Comunitario Alternativa Comunitaria – Centro de Investigaciones y Servicios Comunitarios) a travaillé dans cette région avec la population qui est constamment en proie à la violence et à l’insécurité, de façon à organiser des projets collectifs en faveur de l’agriculture biologique, la santé, la justice et l’éducation. L’internat, où de jeunes gens des populations indigènes ont la possibilité d’étudier avec des garçons et des filles des régions environnantes, est l’activité principale à laquelle se consacre la CISEC. En plus des contenus enseignés dans les cours d’enseignement général, les élèves apprennent des techniques d’agriculture écologique et d’artisanat qu’ils peuvent à leur tour enseigner à leurs familles et mettre en pratique chez eux. Nombre d’élèves deviennent par la suite animateurs dans leurs villages. Notre long et fructueux partenariat avec la CISEC est à présent entré dans son ultime phase et touche maintenant à sa fin.

Disaster management in Cuba

Gestion de catastrophes à Cuba
Source: DVV International

 

Durant la période que couvre ce rapport, nous avons continué à soutenir nos partenaires nationaux à Cuba pour développer des programmes d’éducation associés avec le système national de gestion des catastrophes organisé au niveau des collectivités et utiliser des méthodes conçues pour encourager la participation de la collectivité et l’initiative personnelle en donnant aux gens les moyens de reconnaître et d’articuler leurs besoins et intérêts.

Dans le cadre de petits partenariats que nous entretenons au Chili et en Argentine, nous consentons des financements pour des activités d’éducation civique dans le but de consolider la société civile. Nous avons aussi canalisé notre aide vers des projets qui favorisent l’agriculture écologique, la création de systèmes coopératifs de commercialisation, l’introduction d’un label de qualité reconnu pour les produits biologiques et la conception et l’utilisation de techniques appropriées. Ces activités s’accompagnent de mesures éducatives de soutien et de services consultatifs.

Eu égard au niveau de développement atteint en Argentine et au Chili, et aux possibilités existant de mobiliser des ressources nationales et des fonds provenant de programmes de l’Union européenne, DVV International a décidé de cesser pro gressivement ses activités de coopération dans ces deux pays et d’employer les fonds ainsi dégagés pour initier de nouveaux partenariats dans d’autres régions d’Amérique latine, et notamment dans les Andes.

En plus de ses partenariats bilatéraux avec différents pays d’Amérique latine, DVV International soutient le CEAAL, le Conseil latino-américain de l’éducation des adultes (Consejo de Educación de Adultos de América Latina), dont le secrétariat général est actuellement installé à Panama. Les efforts les plus récents de l’association visaient à assurer que les organisations promouvant la formation continue et l’éducation permanente, et offrant des services éducatifs de ce type, et la société civile qui défend l’apprentissage tout au long de la vie aient voix au chapitre et soient représentées lors des préparatifs qui se déroulent actuellement en Amérique latine en vue de la Conférence mondiale sur l’éducation des adultes (CONFINTEA VI) qui se tiendra cette année au Brésil, à Belém.

Europe centrale et de l’Est

En Europe de l’Est, au début des années 90, l’éducation des adultes s’est retrouvée prise dans les mutations qui ont déferlé sur cette région. Aujourd’hui, ce secteur fait face à de nouveaux défis et voit de nouvelles opportunités s’ouvrir à lui. La stabilisation de la démocratie et la participation politique, l’économie et la stabilité sociale du marché libre, ainsi que l’unité culturelle et ethnique comptent au nombre des questions qui ont pris de l’importance aujourd’hui. Autre problème essentiel: l’intégration dans l’Europe est la meilleure façon d’aider les gens à traverser cette phase difficile, fascinante et souvent dramatique. Qui dit intégration dit coopéra tion, et qui dit coopération dit réseaux à tous les niveaux: local, régional et mondial. Pour notre secteur, il est primordial d’inclure les organisations est-européennes de formation continue et d’éducation permanente dans des réseaux existants, et de lesaider à créer leurs propres réseaux. Pour nous, en tant qu’éducateurs d’adultes, il est crucial de veiller à ce que l’éducation des adultes soit partout perçue comme un élément clé de l’apprentissage tout au long de la vie et comme une responsabilité publique. Nous devons exiger que des mesures législatives soient prises dans ce sens et mesurer leurs progrès et leur mise en place pour assurer que les budgets nécessaires soient bien alloués.

Vocational training in Yugoslavia 

Formation professionelle à Monténégro
Source: DVV International

 

Conformément aux évolutions actuelles, nous avons consolidé nos activités en Europe de l’Est dans quatre projets régionaux:

  • Éducation des adultes dans les pays d’Europe centrale et de l’Est devenus membres de l’UE (République tchèque, Estonie, Hongrie, Pologne, Lettonie, Lituanie, Slovénie et République slovaque). Les projets sont organisés et mis en place par l’intermédiaire de notre bureau régional de Varsovie. Lors de leur adhésion à l’Union européenne, ces pays se sont engagés à allouer suffisamment de ressources domestiques pour que leurs citoyens puissent bénéficier de services sociaux de base – ce qui inclut aussi la possibilité de s’éduquer. Par conséquent, le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement n’est plus enclin à investir des fonds fédéraux dans le développement des structures de formation continue et d’éducation permanente des nouveaux États membres. Au terme d’une phase de transition, à savoir à la fin de l’année 2009, nos partenaires ne bénéficieront plus par conséquent de soutien financier dans ce domaine.
  • Éducation des adultes en Europe du Sud-Est (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Kosovo, Macédoine, Monténégro, Roumanie et Serbie). Les projets sont organisés et mis en place par l’intermédiaire de notre bureau régional de Sarajevo.
  • Éducation des adultes dans la Communauté des États indépendants (CEI) et en particulier dans la Fédération russe, la Biélorussie et l’Ukraine. Les projets sont organisés et mis en place par l’intermédiaire de notre bureau régional de Saint-Pétersbourg.
  • Éducation des adultes dans le Caucase (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan). Dans ces trois pays, DVV International entretient respectivement un bureau placé sous la direction d’équipes autochtones.

Les activités de coopération dans le cadre de ces quatre projets régionaux couvrent un vaste éventail de domaines qui sont entre autres les suivants:

  • Renforcement de la démocratie et de la participation politique
  • Unité et diversité culturelle et ethnique
  • Identité nationale et orientation européenne
  • Économie et stabilité sociale du marché libre

Nos efforts sont non seulement adaptés aux praticiens, aux organisateurs, aux universitaires, aux concepteurs de politiques et aux organisations de coordination de l’éducation des adultes, mais aussi axés sur les apprenants de la formation continue, de l’enseignement supérieur et des stages de formation.

Étant donné que l’élargissement de l’Europe a commencé, l’une des missions principales de l’éducation des adultes a consisté à informer et à éduquer les gens au sujet des structures de l’UE et de l’impact d’une telle adhésion. Ceci restera longtemps encore un domaine d’activité important. Il faut continuer d’entreprendre des efforts pour promouvoir un débat réaliste et réduire les craintes irrationnelles et les espérances démesurées.

Il nous faut une action stratégique pour mieux assurer que le secteur public as sume la responsabilité de la formation continue et de l’éducation permanente. Il convient d’élaborer et de mettre en place des projets pour défendre une politique éducative appropriée, non seulement dans les différents pays, mais aussi dans l’ensemble de la région. Dans les pays d’Europe centrale et de l’Est, des efforts intenses seront nécessaires pour que, tant dans la pratique qu’au plan de la lé gislation, des normes telles que celles existant déjà dans les États de l’ouest de l’UE puissent être mises en place. En outre, si nous voulons que les processus de transition économique et sociale produisent un effet durable dans ces pays, nous devons exploiter efficacement toutes les possibilités de la formation continue et de l’éducation permanente.

 

Partenariats et projets européens

Par l'intermédiaire des programmes de soutien «Leonardo da Vinci» et «Socrates», mais notamment aussi de l'action «Grundtvig» en faveur de l'éducation des adultes, l'Union européenne encourage la coopération entre organisations et institutions de la formation continue des différents pays. Ces programmes soutiennent et financent l'élaboration et la mise en oeuvre de contenus et méthodes innovants, et réalisent le travail préparatoire pour que des organisations de la société civile opérant dans le secteur de la formation continue et de l'éducation permanente puissent créer des réseaux multilatéraux orientés vers l'avenir.

DVV International encourage ses partenaires d'Europe centrale et de l'Est à participer à des projets de ce type et participe de son côté aussi à tout un ensemble de projets. L'Institut coordonne le réseau NILE d'apprentissage interculturel en Europe, dont le financement par l'Union européenne a touché à sa fin l'an dernier. Des institutions de l'éducation des adultes de 21 pays d'Europe participent à présent à ce projet. Dans le but de coopérer, elles ont élaboré un cadre conceptuel pour développer une conception commune non seulement de sujets comme la migration, l'intégration, les droits humains et la tolérance, mais aussi du potentiel de l'éducation des adultes afin de favoriser la coexistence interculturelle.

Entre 2005 et 2008, DVV International a aussi coordonné le programme INTERtool, un projet Grundtvig de l'UE, dirigé conjointement avec des partenaires d'Italie, de Roumanie, d'Autriche, de Suisse et de Finlande. L'objectif de ce projet consistait à développer des outils interculturels pour aider à coordonner des projets européens et à faciliter leurs exigences hautement complexes en matière de gestion.

Conjointement avec des partenaires de Belgique, de France, du Danemark, d'Angleterre et de Bulgarie, DVV International a participé de 2005 à 2007 au projet de l'UE intitulé «Formation à la diversité religieuse». Un module de formation de cinq jours avait été élaboré sur la construction de la diversité religieuse et philosophique basé sur la tradition de la «diversité du monde» et axé sur la diversité religieuse et d'autres approches spirituelles.

Enfin, en 2007, DVV International a coordonné le projet intitulé «L'Europe avec méthode» dans le cadre duquel des organisations d'éducation des adultes et des projets au profit des sans-abris en Allemagne, aux Pays-Bas, en République tchèque, en Pologne et en France ont développé des méthodes et modules divers et innovants, et qui avaient pour but de renseigner des jeunes et des adultes sur les politiques européennes

Apprentissage global

Le projet intitulé «L’apprentissage global à l’université populaire» est adapté aux près de 1000 centres de proximité pour l’éducation des adultes, les Volkshochschu len, et leurs fédérations au niveau des länder (les États fédéraux). Subventionné par le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ), ce projet s’efforce d’aider les universités populaires à proposer un enseignement pour le développement durable et à encourager l’apprentissage et la compréhension des interconnexions et interdépendances mondiales existant dans ce monde unique qui est le nôtre. Pour y parvenir, l’Institut puise dans son expérience accumulée au fil de décennies de coopération avec des organisations partenaires dans le domaine de l’éducation des adultes en Afrique, en Asie, en Amérique latine et en Europe centrale, du Sud-Est et de l’Est, et met ces acquis à profit pour soutenir les universités populaires allemandes dans leurs efforts.

Nous sommes absolument convaincus que l’éducation au développement

  • suscite l’intérêt dans les pays en développement et en transition, et qu’elle aide les gens à réaliser les interconnexions mondiales qui existent et à avoir l’impact qu’elles ont au plan personnel;
  • sensibilise les gens à la nécessité du développement durable et les incite à vouloir œuvrer pour créer un monde viable;
  • favorise la participation active dans une société socialement responsable tout en aidant à faire naître un engagement personnel en faveur du monde en développement.

 

Information et communication

Au cours des deux dernières années, notre programme d’information et de com munication vaste et varié a continué d’accompagner et d’étayer nos efforts de coopération. Nous présenterons ci-dessous plus en détail nos activités récentes dans ce domaine. Nous perfectionnons constamment l’utilisation que nous faisons d’Internet en tant que moyen permettant à des éducateurs d’adultes du monde entier de présenter leurs expériences, leurs rapports et leurs analyses, et d’obtenir des documents et informations concernant l’éducation des adultes. Néanmoins, comme de vastes régions du monde ne disposent toujours pas d’un accès fiable à l’électricité et que la majorité des éducateurs d’adultes, notamment ceux dans les pays en développement, n’ont qu’un accès limité ou sporadique à Internet, il reste pour nous essentiel de continuer d’offrir des services d’information et de commu nication sous une forme imprimée traditionnelle. Par conséquent, DVV International continuera dans un avenir prévisible à diffuser ses publications par l’intermédiaire de supports conventionnels et électroniques.

Perspectives d’avenir

L’étendue et la sévérité de la crise financière mondiale ne cesse chaque jour de s’aggraver. Un nombre purement incalculable de capitaux s’est volatilisé en l’espace de tout juste un an et le pire reste encore à venir. La crainte de voir une telle situation ébranler la solidarité avec les pays les plus démunis est plus que justifiée. Les principaux responsables de la crise, c’est-à-dire les USA, l’Europe et le Japon, sont préoccupés par leurs propres dilemmes fiscaux et pompent l’argent du contribuable par milliards de dollars dans des entreprises et des industries malades pour essayer de stimuler quelque peu leurs économies et d’éviter leur effondrement complet. La solidarité internationale qui n’a de toute façon jamais été un thème populaire dans les calendriers politiques a maintenant été reléguée à la fin des listes des priorités nationales. La croissance économique s’est arrêtée dans les pays que l’on disait nouvellement industrialisés, notamment en Chine et en Inde. La demande mondiale de produits de toutes sortes a chuté. Toutefois, ce sont les pays les plus pauvres du monde qui sont les plus touchés. Ils n’ont aucun filet de sécurité et pas de réserves auxquelles se raccrocher. La demande baisse, s’ajoutant à la chute des prix sur le peu de produits qu’ils ont à offrir. Dans ces pays, les gens perdent leurs emplois en même temps que leur accès aux services publics de santé et d’éducation, de toute façon déjà précaire en temps normal. Ils n’ont rien ni personne vers qui se tourner. Ils payent bien cher pour un fiasco économique dont ils ne sont d’aucune manière responsable – un lourd tribut qui continuera longtemps à peser sur leurs épaules.

Europe on the Street

Les récents revers du développement social ont rendu la formation continue plus qu’urgente. Il faut mobiliser des projets d’entraide. Il faut enseigner aux gens les connaissances dont ils ont besoin pour entreprendre une action concertée. Des efforts inlassables sont nécessaires pour identifier et représenter au plan politique les intérêts des sous-privilégiés et surveiller les élus à tous les niveaux. Maintenant plus que jamais, nos partenaires ont besoin de soutien dans leurs efforts pour faire face aux crises et chercher des solutions pour aider le peuple, les pauvres et les membres marginalisés de la société.

Au fil des décennies, DVV International a tissé un réseau international aux mailles serrées de partenaires engagés au plan social et compétents au point de vue techni que. Au nom des universités populaires allemandes, nous sommes bien préparés à avoir part à la solidarité internationale et à aider nos partenaires à mener à bien leurs missions. Nos craintes de voir la crise économique, avec les exigences domestiques pressantes et les dépenses sociales qui l’accompagnent, empêcher le gouvernement allemand de maintenir son niveau de coopération économique ne se sont pas véri fiées. Pour l’instant, c’est même l’inverse: le ministère fédéral de la Coopération éco nomique et du Développement a récemment annoncé une augmentation du budget de DVV International, ce que nous interprétons comme un signe de confiance dans la compétence et le concept de nos activités. Nous entrevoyons une foule de possibilités de démontrer à l’avenir que la confiance qu’il place en nous est justifiée.

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