CONFINTEA VI

 

Tout compte fait, une bonne chose?

 

Messages à l’intention de la CONFINTEA reportée à une date ultérieure

Tous les douze ans depuis 1949 s’est tenue une immense conférence de l’ONU sur l’éducation des adultes : la CONFINTEA … mais la conférence de cette année, du fait qu’elle aurait dû se dérouler en mai 2009, à Belém, au Brésil, est maintenant sujette à caution. Les craintes d’une pandémie de grippe porcine ont conduit le gouvernement brésilien à repousser la conférence et à ce moment précis, la date à laquelle elle sera reprogrammée n’est pas claire, ce qui est extrêmement frustrant pour les activistes qui se sont consacrés à la préparation de la CONFINTEA dans le cadre de conférences régionales et d’activités nationales menées depuis un an ou plus. Toutefois, ce report pourrait en fin de compte être une bonne chose.

La présente ébauche du Plan d’action pour Belém qui sera le résultat essentiel de la conférence, et dont cette version provisoire a préalablement été diffusée, est un document faible, qui ne réussit ni à présenter une vision claire ni des engagements concrets. Les acteurs de la société civile, réunis sur la demande du Conseil international de l’éducation des adultes, ont planché sur un document de plaidoyer de la société civile qui devait être finalisé au forum de la société civile, juste avant Belém. Ce document présente une base beaucoup plus solide sur laquelle appuyer une action. La Plate-forme africaine pour l’éducation des adultes a aussi préparé un texte fort, présentant les grandes lignes des sujets qu’elle considère comme primordiaux.

Le défi consiste à les réduire à l’essentiel, en les intégrant dans un calendrier susceptible de pousser à agir. La Campagne mondiale pour l’éducation (CME) a tenté de le faire, en passant en revue les documents existants et en mettant en relief dix points essentiels pour l’action de plaidoyer durant la CONFINTEA (voir la page suivante).

En avril 2009, plus de dix millions de personnes furent mobilisées dans plus de cent pays à l’occasion de la Semaine mondiale d’action de la CME, sur le thème de «La grande lecture». Ceci illustre le soutien en masse de l’action nationale et internationale en faveur de l’alphabétisation des jeunes et des adultes. Main-tenant que la CONFINTEA a été reportée, il est temps pour nous de traduire ce soutien par un engagement politique sérieux. La CME propose que les activistes de la société civile de tous les pays du monde organisent une réunion avec les ministres/fonctionnaires qui feront partie de leurs délégations nationales lors de la CONFINTEA. Les dix points (ci-contre) pourraient fournir un cadre simple pour stimuler un dialogue sur les thèmes au sujet desquels il faudra se mettre d’accord à Belém, quelle que soit la date à laquelle se déroulera la conférence. Rassembler 2000 personnes au Brésil ne peut pas apporter grand-chose, sauf si le résultat d’une telle rencontre a vraiment du poids ! Les dix points présentés à droite en sont un simple point de départ.

  1. Il faut que l’éducation des jeunes et des adultes soit reconnue comme un droit humain exécutoire (cf. commentaire n° 13 sur la Convention internationale des droits économiques, sociaux et culturels.), et la discrimination concernant les prestations de service éducatifs dans ce domaine ne saurait être tolérée.
  2. Il faudrait que l’éducation des jeunes et des adultes soit perçue comme le ciment invisible, essentiel pour atteindre les OMD et les objectifs nationaux en matière de développement ; exigeant une collaboration interministérielle et une participation active de la société civile à tous les niveaux. Une telle participation est primordiale pour veiller à ce que les programmes tiennent compte des besoins spécifiques des groupes marginalisés et encouragent le développement de la citoyenneté active, l’amélioration de la santé et des moyens de subsistance, et l’égalité des sexes.
  3. L’alphabétisation des jeunes doit être considérée comme un continuum, et il faut abolir la vieille dichotomie polarisée entre alphabétisation et analphabétisme. Il est nécessaire de réaliser de nouvelles études nationales pour recueillir des données sur tout un éventail de niveaux d’alphabétisation pour illustrer la véritable ampleur du défi et en finir avec le mythe de la ligne magique à traverser pour passer de l’analphabétisme à l’alphabétisation.
  4. Il ne devrait plus y avoir de campagnes à court terme pour éradiquer l’analphabétisme chez les adultes. Il convient davantage d’investir de façon soutenue dans des programmes travaillant sur au moins deux ou trois ans avec les apprenants et débouchant sur des programmes d’apprentissage tout au long de la vie.
  5. Il est extrêmement urgent de former des animateurs, enseignants, administrateurs et chercheurs qualifiés et professionnels dans le domaine de l’éducation des adultes – et de veiller à ce qu’ils soient correctement rémunérés.
  6. Les Points de référence internationaux de l’éducation des adultes (Literacy benchmarks), publiés par la CME (cf. Writing the Wrongs, CME 2005) devraient être utilisés comme point de départ d’un nouveau dialogue national pour la conception de programmes efficaces et comme base pour le suivi et l’évaluation des prestations actuellement mises en œuvre.
  7. Les États devraient s’engager à affecter un minimum de 6 % de leurs PIB à l’éducation et au moins 6 % de leurs budgets de l’éducation à l’éducation des jeunes et des adultes, en donnant la priorité à l’alphabétisation.
  8. Les bailleurs de fonds devraient s’acquitter de la part qui convient pour le financement qu’exige l’éducation des jeunes et des adultes. Au moins 6 % de l’aide à l’éducation fournie par tous les bailleurs de fonds devraient être affectés à l’éducation des jeunes et des adultes de manière à combler le déficit financier dans ce domaine, qui s’élève à au moins deux milliards de dollars par an.
  9. L’Initiative de mise en œuvre accélérée de l’EPT, et tout futur mécanisme mondial de financement de l’éducation, devrait exiger activement des plans sectoriels de l’éducation pour y inclure des stratégies crédibles et des investissements en faveur de l’alphabétisation des adultes.
  10. Il faudrait contester les conditions macroéconomiques du Fonds monétaire international (FMI) qui affaiblissent l’investissement dans l’éducation, notamment dansl’actuelle situation de récession mondiale que nous traversons, afin que les États puissent investir de façon adéquate dans l’ensemble des domaines au calendrier de l’EPT. Le G20 ne devrait pas accorder les financements promis au FMI tant qu’il n’y aura pas de vraie réforme des conditions qui empêchent l’investissement dans l’éducation.

Pour consulter les documents plus vastes de la société civile, consultez le site www. campaignforeducation.org ou contactez lucia@campaignforeducation.org

Source: EducationAction, actionaid, issue 23, July 2009, p. 24.

EducationAction,
actionaid, issue 23, July 2009

Le prix Grundtvig 2009 de l’EAEA

L’EAEA a décerné son prix Grundtvig 2009 à deux projets de DVV International.

1. «Formation professionnelle non formelle dans les zones rurales du Kirghizistan»

Ce projet a pour but de proposer des stages d’éducation et de formation à des chômeurs de 36 villages dépourvus de locaux d’enseignement. Ces stages permettent non seulement de se former à des métiers tels que la couture et la transformation du lait, mais aussi d’acquérir des compétences sociales et de se développer personnellement. Une fois achevé, le projet aura offert à chacun de ses 540 participants 150 heures de cours. Par les méthodes qu’il emploie, entre autres des ateliers mobiles et des cours du soir ou se déroulant le week-end, ce projet est innovant. Les ateliers de formation mettent à disposition des apprenants un formateur et tous les équipements et outils nécessaires, qui sont fournis au village et y restent jusqu’au terme de la formation. Les collectivités locales mettent à disposition des locaux situés dans des écoles, des bibliothèques, etc. pour installer les ateliers mobiles. Pour la première fois, des populations de communes pauvres ont la chance de se former sur leurs lieux de résidence, dans leurs propres langues, ce qui correspond à leurs besoins pour trouver du travail ou se créer leurs propres emplois et prendre confiance en elles. Les organisations participant au projet et leurs personnels évolueront aussi au plan professionnel et pourront ainsi se faire une idée de la façon de développer des modules de formation destinés à des chômeurs vivant dans des régions isolées.

2. Projet d’école virtuelle européenne des prisons

(«VEPS» – Virtual European Prison School Project) Les détenus sont le principal groupe cible de ce projet dont le but consiste à améliorer les prestations éducatives en prison ainsi qu’à accroître la participation et à élargir l’accès à l’éducation dans les prisons européennes. Les activités de base incluent les transferts transnationaux des pratiques d’excellence et la mise en place d’une école virtuelle des prisons par le biais d’Internet. Ceci a permis le transfert de pratiques de trois systèmes nationaux dans trois autres pays. L’un des aspects les plus innovants de ce projet était la création de l’école virtuelle des prisons, dépositaire de programmes d’éducation, de matériels pédagogiques et de cours auxquels les éducateurs pénitentiaires peuvent accéder pour aider les détenus à étudier dans leurs langues maternelles et à obtenir des diplômes de leurs pays d’origine alors qu’ils sont incarcérés à l’étranger. Parmi les résultats favorables de ce projet: le recours accru de l’éducation à distance dans les prisons et l’augmentation du nombre de participants; l’offre de prestations adaptées aux apprenants ayant des besoins particuliers et aux jeunes détenus; enfin, l’actualisation des méthodes, technologies et approches de l’éducation dans les prisons des pays partenaires pour les mettre au niveau de la formation en ligne et des pratiques d’excellence employées dans le courant dominant de l’éducation des adultes. Le projet a également ouvert de nouvelles portes aux éducateurs pénitentiaires pour créer des réseaux transnationaux et engager des évolutions adaptées à leurs situations locales ou nationales.


Les gagneurs
Source: Barbara Frommann

Cérémonie dans l’hôtel de ville de Bonn
Source: Barbara Frommann

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