À quel âge avez-vous commencé à suivre des cours d’initiation à l’informatique ?
J’avais vingt-deux ans quand j’ai commencé à apprendre l’anglais et à m’initier à l’informatique près de chez moi, dans la zone 10 de Kaboul. C’était en 2010, à l’époque où l’Association nationale afghane pour l’éducation des adultes (Afghan National Association for Adult Education – ANAFAE) ouvrit le centre d’éducation des adultes composé de sections diverses et qui proposait différentes disciplines.
Pourquoi n’avez-vous pas appris l’anglais et le maniement de l’ordinateur étant enfant ?
Quand j’avais neuf ans, il n’était pas essentiel d’apprendre à parler anglais et à se servir d’un ordinateur. Dans les bureaux, il n’était pas très courant que leur emploi soit exigé – et il n’y avait pas non plus beaucoup de centres d’apprentissage. En plus, durant leurs cinq années au pouvoir, les talibans n’autorisaient pas les femmes ni à sortir de chez elles ni à étudier. Après le renversement du régime taliban, l’anglais et les connaissances informatiques devinrent fondamentaux pour le gouvernement et les organisations étrangères. C’est pour ces raisons que j’ai commencé à apprendre alors que je n’étais plus toute jeune.
Quelle est la plus grande difficulté quand on apprend à l’âge adulte ?
Comme l’anglais est ma deuxième langue et que l’informatique est une nouvelle technologie dans mon pays, j’ai eu beaucoup de mal à apprendre au début parce que je ne les avais pas appris étant enfant. Toutefois, au fil du temps, tous mes problèmes se résolurent grâce à l’aide de mes chers professeurs et des services de l’ANAFAE.
Pourquoi vouliez-vous suivre apprendre l’anglais et vous initier à l’informatique ?
J’ai commencé à aller à l’école après beaucoup de problèmes et mûre réflexion ; nos professeurs m’avaient beaucoup encouragée. Ils me conseillèrent d’apprendre l’anglais et de m’initier à l’informatique. Ils soutenaient que ces deux disciplines étaient pour nous des besoins fondamentaux et que même si nous sortions de l’école ou de l’université avec des diplômes, nous ne trouverions pas de travail à moins de les avoir étudiées. J’ai pris part à un programme d’échanges en anglais dont je suis sortie diplômée au bout de seize mois. En plus, j’ai suivi quelques cours spéciaux de conversation, de grammaire et sur l’actualité, et des cours d’initiation au logiciel MS Office. J’ai fait ça pour subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille, et pour me sortir de la pauvreté et du chômage.
Qu’est-ce que cela a signifié pour vous ? Dans quelle mesure votre vie a-t-elle changé ?
Ma vie a miraculeusement changé après que j’ai appris l’anglais et le maniement de l’ordinateur. En deux ans, mes attentes et mes espoirs se sont réalisés. Après avoir terminé l’école, j’ai commencé à travailler à temps partiel. Entre-temps, je vais à l’université. Je suis capable de payer mes frais universitaires et de subvenir aux besoins de ma famille en travaillant comme assistante et opératrice de saisie des données dans le cadre d’un projet financé par USAID et intitulé l’État de droit afghan (Afghan Rule of Law – ARoLP), à la cour suprême d’Afghanistan. J’aime aider les malheureux d’Afghanistan et la jeune génération de mon pays pour qu’ils puissent avoir un avenir radieux.
En vous appuyant sur votre expérience, qu’aimeriez-vous dire à d’autres adultes ?
Mon message aux autres adultes est le suivant : je n’ai jamais accepté de dons, mais j’ai accepté la main qui m’était tendue. Votre réussite future dépend de vous – pourquoi pas vous ? Rien ne changera jamais à moins que vous ne changiez les choses. Reprogrammez-vous de façon à vous concentrer sur ce que vous voulez être. Le passé est le passé. Le présent préparera le terrain pour votre avenir, et vous devriez chercher à avoir un avenir fertile.