«Marcela Ballara, elle aussi membre du service du genre et de l’éducation au CIEA, examine les effets de la crise financière internationale sur l’accès aux denrées alimentaires, sur la santé et sur l’éducation, notamment pour les femmes. La pauvreté et la mortalité infantile augmentent, le changement climatique s’accentue. À une époque comme celle-ci, l’éducation des adultes remplit des fonctions extrêmement importantes.
Depuis l’année 2006, une crise financière internationale est apparue en laissant des séquelles permanentes dans l’économie des pays. En 2007, la crise a touché l’Europe, le Japon et d’autres pays développés provoquant une crise économique mondiale, une récession de l’économie mondiale, une baisse du commerce, des flux financiers et finalement une augmentation du chômage.
Les crises financières et économiques accablent les pays pauvres des régions du monde. Ces pays ont été affectés aussi par une hausse de l’inflation, du chômage et la baisse des revenus des secteurs les plus pauvres de la population.
La conjugaison des crises a provoqué une crise alimentaire mondiale rendant difficile l’accès aux aliments, à la santé et à l’éducation notamment des femmes, des enfants et des indigènes qui sont les plus affectés, spécialement ceux habitant dans des zones rurales ou des zones urbaines marginales.
Cette toile de fond constitue le cadre pour la réalisation de la CONFINTEA VI et du FISC. Il nous reste à savoir de quelle façon les accords de ces événements répercutent cette double crise.
Au niveau mondial, on évalue que de 2005 à 2008 environ 160 à 200 millions de personnes ont connu la pauvreté extrême comme résultat de la combinaison des crises. En conséquence, les personnes ne peuvent pas accéder aux aliments, ce qui augmente la faim dans le monde. Des renseignements de la FAO (2009) et de la Banque mondiale (2008) indiquent que:
Les crises économique et financière se présentent comme les principales menaces pour le revenus des familles, la hausse du chômage, la perte de travail de qualité, la baisse des remises et des prix des aliments encore élevés. Le faible taux de croissance de l’économie implique la perte d’emplois, l’augmentation de l’emploi informel sans couverture de sécurité sociale ni droits du travail. Les femmes et les indigènes seront les plus désavantagés.
L’augmentation du chômage et du coût de la vie due à l’inflation représentent une double charge pour les familles provoquant une baisse des revenus réels donc une crise dans l’accès aux aliments, l’éducation et la santé parmi d’autres biens essentiels. Les personnes qui se trouvent au-dessous du seuil de pauvreté sont encore plus vulnérables face au manque de biens et d’actifs et du fait des restrictions dont elles souffrent pour s’adapter rapidement à cette nouvelle situation.
Par conséquent, les politiques de l’emploi et du marché de travail, ne peuvent pas être absentes dans les stratégies pour surmonter la pauvreté de même que les politiques actives pour générer des emplois et aider en matière de formation et de travail de telle façon que l’emploi soit une alternative pour améliorer les revenus et les conditions de vie de beaucoup secteurs sociaux.
Il faut souligner que les arrangements structuraux des années quatre- vingt démantelèrent le système des agences publiques consacrées à appuyer aux secteurs les plus pauvres de la population. Le rôle de l’État s’est limité pour que les acteurs privés remplissent les fonctions qui ont été démantelées. Les positions néolibérales avaient soutenu que de cette manière les coûts se réduiraient, la qualité et l’effica cité des services s’amélioreraient parmi lesquels celui de l’éducation. En général, ceci n’a pas été accompli ayant comme résultat la hausse des prix des services rendus qui n’ont pas eu un contrôle de qualité et ont provoqué la diminution du bien-être de la population en général, et spécialement des femmes, des indigènes, des enfants et des adultes majeurs. L’éducation et la santé ont été les domaines les plus affectés avec les privatisations.
À cette situation précédemment mentionnée on doit ajouter le problème du chan gement climatique qui affecte tous les pays du monde. Ce changement affecte de différentes manières les régions, les groupes d’âges et le genre. Le changement climatique exacerbera les inégalités, et les biens et actifs des femmes seront affec tées de façon disproportionnée. Malgré cette situation, les débats de la Conven tion-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) n’exigent pas l’intégration du genre au Programme d’action national. Dans les discussions, on fait à peine quelques références aux croissants niveaux de vulnérabilité des femmes, et on ne touche pas le sujet du genre autour des stratégies de mitigation et d’adaptation, chose indispensable à travailler puisque les femmes sont des agents directs pour ces stratégies au moment de faire face au changement climatique.
Beaucoup d’experts croient que nous sommes devant une crise systématisée et que nous avons besoin de commencer à changer de façon urgente le paradigme. On intercède pour mener à bien un nouveau modèle de développement qui puisse reconnaître la véritable importance de l’agriculture, de l’éducation et de la santé dans les économies. Il s’agit d’effectuer de réformes dans l’État avec des nouvelles politiques, une nouvelle et meilleure façon d’aborder les alliances avec la société civile, l’écologie, l’investissement, l’infrastructure, l’éducation et nouvelles techno logies entre autres secteurs. C’est impossible d’avoir de développements s’il n’y en a pas d’inversions.
Dans la situation actuelle des crises entrecroisées, l’éducation des personnes adultes tout au long de la vie constitue une partie de la solution. L’éducation offre des capacités pour que les personnes puissent avancer et obtenir des meilleurs emplois, ce qui est fondamental pour surmonter la pauvreté et pour faire face à la crise mondiale alimentaire, énergétique, environnementale, économique et financière.
Les crises économique et financière sont seulement une des crises des années passés qui risquent l’accomplissement des Objectifs du millénaire jusqu’à 2015. L’absence de ressources rend difficile l’offre de services éducatifs de qualité et les contrôles insuffisants empêchent de voir clairement l’envergure du déficit d’appren tissage parmi les adultes.
Trouver des solutions à long terme est fondamental. Il faut renouveler l’engagement avec l’éducation publique de qualité, l’éducation tout au long de la vie y compris.
Les pays sont en train de faire face aux crises avec une série de mesures économiques et pour les plus pauvres ils ont créé et renforcé les programmes de transfert de revenus remis à un secteur de la population qui normalement ne dispose pas de ressources suffisantes, mais il n’y a aucune mention de l’aide à la santé, à l’éducation et à l’éducation des adultes non plus.
Selon le Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous publié par l’UNESCO (2009), on estime que chaque année on a besoin de 11 000 millions de dollars pour atteindre les objectifs principaux en matière d’éducation dans les pays les plus pauvres du monde.
C’est pour cette raison qu’il faudra renforcer la législation et l’institutionnalisation qui garantissent la mise en oeuvre de l’éducation comme un droit de l’homme au delà de l’implémentation sporadique des plans éducatifs qui ne sont pas de qualité, et souvent dictés par l’urgence.
Quelle sera la véritable envergure de l’effet de ces crises entrecroisées sur ces foyers et spécialement là où les chefs de familles sont des femmes ? Et quelles se ront les conditions à réunir pour que ces familles bénéficient d’une éducation pour adultes tout au long de la vie ?
Pour contribuer aux objectifs du FISC, on pourrait réfléchir sur les défis que nous avons devant.