Reem Eslim, Palestine
Reem Eslim est formatrice en développement humain et responsable des projets de développement au ministère du Développement social. Elle a suivi une formation qui lui a permis de travailler avec des styles d’apprentissage différents, des perspectives et des méthodes différents.
Reem Eslim : En tant que formatrice, je pense que les gens ont toujours la capacité d’exploiter efficacement leurs potentiels. C’est pourquoi j’ai voulu renforcer mes propres capacités et mettre à profit mes nouveaux acquis pour responsabiliser les participants. J’ai été dans des formations avec des participants de différents secteurs, et ce qu’ils ont tous en commun, c’est qu’ils font la formation dans l’espoir d’obtenir de meilleurs résultats professionnels ou individuels. Ce qu’ils veulent, c’est mieux pouvoir s’adapter à leurs difficiles conditions de vie. J’ai participé au programme de formation des formateurs parce que je suis convaincue que j’ai besoin de me développer moi-même pour devenir quelqu’un qui croit en ses chances d’autonomiser les autres et d’agir en conséquence.
J’en ai tiré des bénéfices multiples. Sur le plan personnel, j’ai constaté des changements dans la manière dont je me vois moi-même en tant qu’individu et en tant que formatrice ; pourquoi je fais cela, quels sont mes rôles, comment je peux utiliser mes connaissances pour aider les autres à se développer. J’ai une perspective plus ouverte sur mes besoins et mes priorités, sans être soumise à des concepts prédéfinis que les autres m’imposent ou attendent de moi. Ceci m’ouvre des opportunités complètement nouvelles dans mon travail, jamais envisagées auparavant. Au niveau professionnel, j’ai changé ma manière de voir au niveau de la dynamique de groupe et de l’approche de « types » de participants différents. En tant que formatrice, j’ai appris à prendre conscience des espaces que je peux créer pour que les participants pensent plus ouvertement et plus librement ; j’ai appris à les guider pour « libérer » leurs pensées en fonction du sujet de formation.
Je suis parvenue à mobiliser et à former 100 collègues afin de les sensibiliser aux approches de formation émancipatrices, participatrices et responsabilisantes. J’ai aussi utilisé mes nouveaux acquis pour changer mes propres méthodes de formation avec mes groupes cibles habituels (centres de formation professionnelle). J’ai mis sur pied un nouveau programme, dans mon travail, qui forme les formateurs des centres à des méthodes et approches d’éducation des adultes. Ce programme est reconnu comme novateur par le ministère, il aide à ouvrir des horizons et à élaborer des idées nouvelles pour les centres de formation professionnelle.
Je crois que la principale qualité d’un bon formateur, c’est de savoir respecter les idées des participants, d’être capable de manifester ce respect dans la pratique, en particulier quand ces idées ne sont pas les siennes. Une autre qualité consiste à évaluer correctement non seulement les capacités et les expériences des participants, mais aussi leurs limites, et s’y adapter pour être sûr que chacune et chacun prend part au processus d’apprentissage. Un bon formateur doit également être flexible, capable de traiter de n’importe quelles idées. Un bon formateur se considère comme un membre à part égale du groupe d’apprenants. En fait, un bon formateur, c’est un apprenant permanent qui possède des connaissances bien mises à jour dans son propre domaine.