DVV International

Strategic Aims and Performance Profile

L’éducation des jeunes et des adultes dans la coopération au développement comme contribution à la promotion des structures sociales

Objectifs stratégiques et profil des prestations

Remarques préliminaires

Le BMZ (ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement) a créé l’outil de promotion des structures sociales et choisi pour sa mise en œuvre des organisations spécialisées non gouvernementales qui coopèrent aujourd’hui avec succès au sein du Groupe de travail pour la promotion des structures sociales (AGS). La promotion des structures sociales joue par conséquent un rôle particulier dans l’éventail varié des outils de politique du développement auxquels le BMZ a re cours. Les organisations responsables de sa mise en œuvre ont acquis l’expérience nécessaire dans le cadre de leurs activités spécialisées menées à vaste échelle en Allemagne – et de plus en plus en Europe – et grâce à leur expérience acquise au fil de leur travail et de son analyse dans les pays partenaires.

Les approches de la politique du développement ont des effets créateurs de struc tures sociales qui assurent une plus vaste participation au développement social, notamment des couches pauvres de la population, et qui renforcent la capacité d’entraide des partenaires.

Pour les membres du Groupe de travail pour la promotion des structures sociales (AGS), il est primordial dans la lutte contre la pauvreté, la préservation de la paix et l’organisation d’une mondialisation plus juste d’axer les activités sur un modèle mondial de développement durable.

Les organisations de l’AGS bénéficiant d’un soutien dans le cadre de la promo tion des structures sociales (rubrique 68703) sont invitées par le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) à rédiger des documents de stratégie ciblés quant aux contenus et axés sur une action régionale. Un tel do cument doit correspondre au profil des services de chaque prestataire, permettant de dégager clairement les avantages comparatifs pour une collaboration ciblée avec le BMZ.

1. DVV International, un acteur de la coopération au développement

Dès le début des années soixante, les ambassades d’Allemagne en Afrique et le BMZ demandèrent à la Confédération allemande pour l’éducation des adultes (DVV) de mettre ses compétences en matière d’éducation des adultes au service de l’alphabétisation et de l’éducation de base en offrant au personnel enseignant des formations initiales et continues durant la décolonisation en Afrique, puis, plus tard aussi, en Asie et en Amérique du Sud.

Depuis, le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) soutient constamment et systématiquement par l’intermédiaire de la DVV la coopération avec des partenaires dans les pays en développement et en transition, notamment en ce qui concerne les formations de base et complémentaires des jeu nes et des adultes, et les formations initiales et continues de personnes qualifiées, ainsi que le renforcement institutionnel et matériel des structures de l’éducation des adultes.

1.1. Orientation stratégique

L’éducation est un droit de l’homme et une condition indispensable au développe ment. Elle fait par conséquent partie des principaux domaines de la coopération au développement.

Les systèmes d’éducation couronnés de succès reposent sur quatre piliers égaux entre eux: l’école, la formation professionnelle, l’université et l’éducation des adul tes. Il est nécessaire qu’entre eux, les transitions soient souples. Les programmes non formels et extrascolaires ouverts aux jeunes et aux adultes remplissent des fonctions complémentaires et compensatoires.

La mondialisation, les mutations technologiques accélérées et l’évolution des sociétés du savoir et de l’information exigent d’apprendre tout au long de la vie. En tant que formation continue générale, professionnelle, culturelle et scientifique, l’éducation des adultes a un rôle clé à jouer dans le processus de l’apprentissage tout au long de la vie.

Les derniers rapports de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) intitulés «Beyond Rethoric. Adult Learning Policies and Prac ticies» (2003) et «Promoting Adult Learning» (2005) abondent largement dans ce sens. C’est seulement ainsi qu’il est possible de satisfaire le besoin croissant et la demande en matière d’éducation générale et professionnelle pour les adultes, que l’on discerne tant dans les pays en développement et en transition que dans les pays industrialisés. Dans son mémorandum sur l’apprentissage tout au long de la vie et son document de principe intitulé «Adult Learning: Never too Late to Learn» (2006), l’Union européenne (UE) prenait clairement position en soulignant l’utilité et le renforcement de l’éducation des adultes.

DVV International est l’Institut de coopération internationale de la Confédération

allemande pour l’éducation des adultes (IIZ/DVV). Conformément à ses objectifs internationaux et à ses statuts,

  • l’Institut fournit son appui pour la création et l’élargissement de structures de formation continue dans les pays en développement et en transition;
  • encadre et promeut les échanges d’informations et professionnels au sein des pays, en Europe et dans le monde;
  • propose des formations complémentaires, des conseils et la conception de matériels et supports pour l’apprentissage global, interculturel et sur la politique de l’Europe.

Les principes directeurs de DVV International en matière de développement et de politique de l’éducation mettent en relief

  • la fonction d’orientation et de qualification de l’éducation des adultes comme élément essentiel de l’apprentissage tout au long de la vie;

  • les objectifs des contenus, la qualité professionnelle et la collaboration dans le respect mutuel qu’il faut s’efforcer d’atteindre de façon participative et
    coopérative;

  • la solidarité avec les efforts de développement des gens dans Un seul monde, et qui reposent au bout du compte sur la morale.

Les objectifs et résultats visés conjointement avec les partenaires sont les suivants:

  • La participation démocratique au développement social et politique de leurs sociétés s’appuie sur l’éducation civique.
  • L’éducation et l’apprentissage sont liés à des applications professionnelles et axés sur les revenus, ce qui fait d’eux des parties intégrantes de la lutte contre la pauvreté.
  • Avoir recours à des formes, des contenus et des moyens innovants pour l’enseignement et la formation continue.

Les activités de DVV International se distinguent par leur orientation non seulement professionnelle, mais aussi nettement sociale et par une identification claire des intérêts des couches pauvres de la population dans les pays partenaires.

Dans sa mise en oeuvre de l’Éducation pour tous (EPT) et des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), le BMZ souligne l’importance de l’éducation, l’exigeant et la promouvant sous des formes diverses et dans différents secteurs.

2015 est l’année choisie pour atteindre les objectifs de l’EPT. Le déroulement du processus menant à ces objectifs fut présenté en 2000, à Dakar, à l’occasion du Forum mondial de l’éducation auquel participèrent les pays en développement et les nations industrialisées avec les organisations bailleresses et les ONG. Deux des objectifs du Cadre d’action de l’EPT mettent tout particulièrement en relief

l’éducation des jeunes et des adultes:

  • «…il faut garantir la réponse aux besoins de tous les jeunes et de tous les adultes en matière d’éducation en donnant à tous le même droit d’accès à des offres éducatives et à des formations appropriées leur permettant d’acquérir des qualifications de base, ce que l’on appelle des «compétences pour la vie;
  • D’ici 2015, le pourcentage des adultes alphabétisés, notamment celui des femmes, devra s’améliorer de 50 %; d’une manière générale, ce sont les offres d’éducation et de formation continue pour tous les adultes qu’il faut améliorer…» 

Le BMZ avait déjà fourni son appui à l’EPT dès sa préparation et, à l’occasion du Forum de Dakar, il avait exposé ses positions et prestations quant au soutien de l’éducation publique, non publique, scolaire et extrascolaire (BMZ Spezial 011). Il avait mis en évidence l’éducation non formelle des jeunes et des adultes comme un type de projet essentiel. Après Dakar, le BMZ a mis à jour ses objectifs et précisé qu’il y a dans l’éducation de base pour tous en tant qu’objectif de développe ment international un défi central pour la politique allemande du développement (document de position n° 106 du BMZ). La scolarité formelle reste au premier plan. Toutefois, les programmes éducatifs non formels et extrascolaires pour les enfants, les jeunes et les adultes prennent de plus en plus d’importance, à l’instar des «compétences pour la vie» acquises grâce à l’éducation, en tant qu’activités productives, permettant de s’assurer des moyens de subsistance.

La coopération au développement appuie particulièrement l’importance des formations professionnelles initiale et continue dans deux directions: d’un côté, en tant que première formation professionnelle dans le cadre de l’aide économique, c’est souvent une mesure d’accompagnement nécessaire dans la mesure où elle renforce les connaissances techniques, les compétences pratiques et les comporte ments sociaux. D’un autre côté, il est nécessaire d’enseigner des connaissances et des compétences pratiques propices au développement de moyens de subsistance aux nombreux jeunes et adultes qui, employés ou indépendants, subviennent aux besoins de leurs familles grâce à leurs activités dans le secteur informel, luttant ainsi contre la pauvreté. Le concept Formation professionnelle et marché du travail du BMZ réserve ici aussi un rôle important aux prestataires non gouvernementaux.

1.2. Situation au sein de l’organisation

Rien qu’en Allemagne, quelque 21 millions d’adultes intègrent chaque année la filière d’éducation permanente organisée. Neuf millions d’entre eux suivent des cours dans les universités populaires. Ces dernières axent leurs activités sur les besoins des participants et opèrent sur tout le territoire allemand. Ce sont les prin cipaux établissements de formation continue des communes, qui proposent toute une variété d’offres d’éducation générale, professionnelle et civique.

La Confédération allemande pour l’éducation des adultes (DVV) est l’association fédérale qui regroupe sous son toit les seize associations des länder représentant, de leur côté, les quelque mille universités populaires indépendantes. Elle représente leurs intérêts pédagogiques et organisationnels ainsi que ceux de tout le secteur de l’éducation des adultes aux niveaux national, européen et international.

Font partie de ses organismes: telc GmbH, responsable du développement et du contrôle des diplômes de langues européennes, ainsi que l’Institut Adolf-Grimme, société à responsabilité limitée se consacrant aux médias, à l’éducation et à la culture.

La DVV est une association déclarée, représentée par son directoire, conformé ment au § 26 du BGB, le code civil allemand. Son directeur général est le Dr Ernst Dieter Rossman, membre du Bundestag, sa présidente la Prof. Dr Dr h.c. mult. Rita Süssmuth et son directeur M. Ulrich Aengenvoort.

DVV International est un institut de la DVV. Conformément au § 30 du BGB (le code civil allemand), son directeur est le représentant spécial du secteur d’activité de l’Institut de coopération internationale. L’Institut est placé sous la direction du Prof.(H) Dr Dr h.c. (H) Heribert Hinzen, son directeur adjoint est M. Uwe Garten schlaeger et sa directrice administrative Mme Gaby Kleinen-Rätz.

La DVV a créé un comité consultatif chargé de la formation continue et l’Institut un comité qui se consacre à la coopération internationale et au sein desquels sont représentés les domaines suivants: politique, administration, pratique et science de l’éducation des adultes et du développement.

Dans l’accomplissement de ses missions nationales et internationales, la DVV observe ses principes concernant la promotion des femmes et l’égalité des sexes.

Dans ses projets d’éducation des jeunes et des adultes à la politique du dévelop pement, elle apporte son expérience sur le terrain dans le domaine de l’information et de la sensibilisation à la politique du développement, la mettant à profit dans les activités des universités populaires grâce à la formation continue des multipli cateurs, à des conseils et à l’élaboration de matériels. Ainsi contribue-t-elle à l’ap prentissage global. Le BMZ fournit également son soutien à ce secteur (réf. 114).

La DVV joue un rôle accru dans les mécanismes européens d’organisation de l’éducation des adultes. Elle compte parmi les principaux membres de la plus grande organisation dans ce secteur: l’Association européenne pour l’éducation des adultes (EAEA). La DVV réclame que l’EAEA s’oriente aussi vers la politique du développement afin de pouvoir exercer dans ce domaine davantage d’influence sur la coopération des organismes de l’UE avec les pays en développement par le biais de l’éducation des adultes.

1.3. Finances, organisation et personnel

Les aides financières du BMZ, fournies dans le cadre de la promotion des struc tures sociales, sont essentielles et vitales pour les activités de DVV International et de ses partenaires. Depuis des années, elles offrent un horizon de planification constant et assez sûr, reposant sur un mélange de crédits d’engagement et de disponibilités. Une augmentation des aides financières à la promotion des structures sociales pourrait se révéler utile et efficace pour renforcer les projets en cours et en réaliser d’autres.

La gestion repose sur les directives de soutien du BMZ. En même temps, en accord avec le BMZ, le Groupe de travail pour la promotion des structures sociales (AGS) a élaboré une méthode standard de réalisation des projets, qui permet de procéder à leur planification, à leur direction et à leur évaluation en fonction d’objectifs, de résultats, d’activités et d’indicateurs. La surveillance des résultats et des effets, au lieu d’une orientation de l’input, est un processus essentiel et un grand défi. De nouvelles méthodes permettant de mieux mesurer les effets et la création d’indica teurs spécialisés et particuliers à un secteur exigent davantage de précisions, ce auquel nous travaillons conjointement avec nos partenaires.

Le rapport de synthèse sur l’analyse représentative des évaluations des structu res sociales (2003) exige que l’on exploite les expériences tirées des projets de promotion dans ce domaine et que l’on obtienne des financements tiers porteurs d’une efficacité massive. Cette opération a remarquablement réussi, à une échelle de plus en plus vaste. En plus des subventions du BMZ, la DVV reçoit pour ses ac tivités de coopération internationale des financements et des missions du ministère fédéral des Affaires étrangères, de l’Union européenne, de l’agence néerlandaise du Développement, de la Banque mondiale et d’autres organisations.

Le personnel de DVV International se compose de 143 collaborateurs, soit 28 personnes au siège de Bonn et 115 dans les pays partenaires, dont en tout 61 hommes et 82 femmes. 44 personnes travaillent dans le secteur pédagogique et scientifique, 99 dans l’administration et le domaine technique. Majoritairement, leurs salaires proviennent des moyens disponibles pour les projets ou des coûts administratifs de la promotion des structures sociales. Le recours pour de courtes durées à des personnes qualifiées est réservé à des domaines spéciaux. La collabo ration de bénévoles de la pratique, de la politique et de la science de l’éducation des adultes à des projets et manifestations contribue à la qualité des offres.

2. Domaines d’intervention

Les conditions pour la mise en place de projets de coopération internationale dans le domaine de l’éducation des adultes sont loin d’être favorables, tant au plan national qu’international. Les défis fondamentaux à surmonter dans le secteur de l’éducation n’ont presque pas changé. Des problèmes qui se sont accumulés depuis des générations dans le domaine de l’éducation de base touchent aujourd’hui encore les adultes qui ont besoin d’avoir la chance d’acquérir des connaissances susceptibles de les aider à mieux surmonter les situations difficiles qu’ils rencon trent dans la vie. Le dernier rapport mondial sur l’éducation suppose que près de 800 millions de jeunes et d’adultes sont analphabètes. À cela s’ajoutent quelque 100 millions d’enfants et d’adolescents en rupture de scolarité. Il estime en outre qu’environ 200 millions d’enfants travaillent.

Les processus d’éducation ne provoquent certes pas de considérables mutations sociales, mais sans l’éducation, les hommes ne peuvent ni les soutenir, ni y partici per, ni les établir de façon durable. Le développement de sociétés démocratiques n’est pensable que si les gens sont capables de participer à leur organisation aux plans local, national et mondial, et s’ils sont prêts à le faire. L’éducation des adultes conçue largement en fonction des contenus et des formes d’organisation n’a rien perdu de sa pertinence, et la question de la mission de soutien solidaire des partenaires dans la création de structures d’éducation des adultes plus solides se pose toujours de la même façon.

Dans les domaines du soutien bilatéral et multilatéral, l’éducation des jeunes et des adultes ne joue hélas qu’un rôle marginal, ce qui s’oppose diamétralement aux besoins et nécessités.

2.1. Contenus et secteurs: les dominantes

Dans la majorité des pays dans lesquels DVV International opère, les dominantes sectorielles et en matière de contenus qui comptent particulièrement sont les suivan tes – elles ont toutes implicitement un effet indirect sur la lutte contre la pauvreté, et conjointement avec des partenaires désignés, nous avons acquis de l’expérience et disposons de concepts et compétences spécialisés pour les différents groupes cibles:

  • Éducation de base et alphabétisation: la plupart des projets comportent des volets d’alphabétisation fonctionnelle des jeunes et des adultes; d’offres non formelles et extrascolaires; d’enseignement de compétences personnelles et sociales.
  • Éducation compensatoire à l’âge adulte: rattrapage de certificats de fin de scolarité, pour les jeunes sans formation scolaire et ceux en rupture de sco larité, seconde chance sous forme de préparation et d’encadrement de la formation professionnelle – souvent dans le cadre d’offres éducatives dans les zones urbaines.
  • Éducation écologique et développement durable: enseignement de connais sances écologiques, utiles à l’action; amélioration du cadre de vie – y compris grâce à la plantation d’arbres et à l’utilisation de technologies alternatives.
  • Promotion de la santé et SIDA: réunions d’information et cours sur la nutrition, l’hygiène et différentes maladies; qualification reconnue des personnels d’en cadrement des malades du SIDA et campagnes d’information.
  • Autonomisation et approche intégrée de l’égalité des sexes: offres éducatives spécifiques pour les femmes, encouragement de la participation; soutien à des groupes de femmes et à des réseaux – vers une plus grande égalité des sexes en tant que mission transversale.
  • Droits de l’homme et éducation à la démocratie: information sur les droits de l’homme personnels, sociaux et politiques; soutien à la participation des groupes défavorisés – et par conséquent, renforcement d’une société civile constituée de façon démocratique.
  • Résolution des conflits et prévention des crises: travail d’information sur les causes économiques et sociales, et les contextes ethniques; encadrement et conseils via des ONG désignées – une mission qui prend de l’ampleur dans de nombreux pays où sont menés des projets.

Dans de nombreux projets, l’orientation professionnelle joue un rôle particulier. Conjointement avec des partenaires spécialisés choisis et formés pour cela, et bénéficiant constamment pendant la durée du projet de conseils et d’un encadre ment, nous soutenons des formations professionnelles à des métiers de l’artisanat, à des emplois dans des bureaux et dans l’administration, et à l’apprentissage des techniques de l’information. Ces approches contribuent à lutter directement contre la pauvreté. Pour beaucoup de gens, travailler dans le secteur informel est en outre la seule chance de s’assurer des revenus.

Ceci a pour but de

  • préparer et intégrer les gens dans les mécanismes professionnels et dans des positions;
  • améliorer les revenus des groupes de population pauvres et défavorisés;
  • permettre de préparer et d’organiser des groupes d’entraide et des coopératives axés sur la génération de revenus;
  • ceci exige toutefois souvent d’abord de combler des lacunes en acquérant des compétences de base scolaires et préprofessionnelles.

Comptent aussi parmi les autres domaines auxquels se consacre DVV International:

  • la promotion de l’entraide;
  • l’agriculture durable;
  • l’éducation interculturelle;
  • l’éducation politique et la représentation des intérêts;
  • la formation de personnels qualifiés;
  • et, d’une manière générale, la création de structures d’éducation des
    adultes.

L’approche sectorielle visant pour l’éducation des adultes à l’amélioration des structures dans la politique, la législation et les finances, et à une plus grande pro fessionnalité de la théorie et de la pratique exige qu’il faille absolument coopérer avec des ministères et des organismes du gouvernement, avec des organisations universitaires ou d’autres organisations spécialisées, et avec des associations, des ONG et des prestataires de services éducatifs. Ainsi DVV International participe-t-il en qualité de conseiller aux initiatives législatives; ceci exige non seulement une coopération professionnelle avec des parlements et des gouvernements, mais aussi le soutien d’ONG dans les activités de lobbying correspondantes. Autre exemple: les formations initiale et continue des formateurs d’adultes à haut niveau exigent des filières d’études adéquates; DVV International fournit son soutien à plus de dix universités africaines pour le développement des programmes d’enseignement et des matériels d’apprentissage nécessaires à cela.

La promotion des structures des organismes responsables, le développement de compétences et le contrôle de la qualité jouent un rôle de premier plan dans la collaboration avec nos partenaires de l’État et de l’administration, des associations professionnelles, des universités, des ONG et des organisations à la base.

  • Cette coopération met l’accent sur les formations initiale et continue: formation continue de multiplicateurs, thématique et professionnelle, de membres de la direction et du personnel enseignant et administratif d’ONG et d’organisa tions spécialisées, et renforcement des cursus universitaires d’éducation des adultes.
  • Cette coopération permet de procéder à des évaluations et à des recherches axées sur la pratique: études de faisabilité, analyses des organismes respon sables, bilans à mi-parcours, évaluations formatives et sommatives, externes et internes, études thématiques.
  • Cette coopération soutient le développement de matériels d’enseignement et d’apprentissage pertinents: publications spécialisées sous forme de collections et de revues, manuels et matériels d’études, utilisation des nouveaux médias pour l’information et la communication.
  • Cette coopération appuie l’infrastructure institutionnelle et matérielle: contri bution à l’aménagement de salles de classe, à l’achat de matériel informatique et de logiciels, à la fourniture d’appareils permettant d’utiliser les médias, renforcement de la mobilité.
  • Cette coopération permet de donner des conseils ciblés pour le dévelop pement des organisations: encadrement d’ONG, analyse des faiblesses, création de capacités, renforcement des partenaires et des responsables des projets.
  • Cette coopération contribue à la reconnaissance et à la protection de la po litique de l’éducation: information et activité de conseil, soutien des activités de lobbying, renforcement des structures, interventions au macroniveau de l’État et de l’administration.

Les objectifs et activités de DVV International et de ses partenaires sont en rapport avec les efforts entrepris pour atteindre d’ici la CONFINTEA certains des objectifs internationaux de développement des OMD par l’intermédiaire de l’éducation pour tous. À l’instar du programme d’action 2015 du BMZ, leurs résolutions et recommandations se basent sur l’importance cruciale de l’éducation pour le développement humain, et notamment pour la lutte contre la pauvreté et le sous développement. DVV International est convaincu qu’un rôle de premier plan revient ici à l’éducation non formelle des jeunes et des adultes. Des offres nouvelles ou améliorées de formations initiale ou continue pour les éducateurs d’adultes, des activités en réseaux bien structurées et fonctionnelles, et des initiatives en matière de politique de l’éducation contribuent à avoir des effets créateurs de structures et de synergies. Les objectifs à atteindre se complètent les uns les autres, et la promotion des organismes responsables de l’éducation des adultes dans la société civile crée des capacités acceptables pour la politique publique. Il faut relier ces objectifs entre eux dans un contexte régional; grâce à des échanges de points de vue et d’informations, ils peuvent exercer une influence sur les politiques nationales et leur mise en œuvre.

2.2. Les partenaires de la coopération

Les groupes cibles de DVV International et de ses partenaires sont par conséquent en premier lieu les groupes marginalisés, les habitants des bidonvilles et des quartiers de classes moyennes inférieures, les populations indigènes, les petits paysans, les ouvriers agricoles, les chômeurs ou les personnes menacées du chômage et de l’exclusion sociale, les jeunes sans emploi, sans formation et sans perspectives d’avenir, ou les femmes dont les capacités ne sont pas reconnues, qui sont oppri mées et condamnées à devenir invisibles, à l’arrière-plan de la société.

Conformément à l’approche sous-sectorielle de l’éducation des jeunes et des adultes, les partenaires de DVV International sont tant des organismes publics que des organisations de la société civile. Ceci reflète entièrement l’expérience qui nous a enseigné que la créativité, la proximité de la base et l’engagement des ONG dans le développement, étaient certes précieux pour le développement et la mise en œuvre de projets et d’activités enracinés localement, avec une orientation sociale, mais que seul un engagement responsable des services publics pouvait garantir aussi pour la population adultes la disponibilité d’offres éducatives et de possibilités d’apprentissage dans tout le pays.

L’orientation résolue vers les partenaires assure aussi bien l’appropriation des projets que leur efficacité à vaste échelle. Nombre d’exemples illustrent comment des projets pilotes innovants, menés conjointement avec des partenaires de la coo pération sont devenus des approches avec des effets et structures à vaste échelle. Il est ainsi possible à différents points de vue de produire des effets au microniveau avec des partenaires locaux, souvent des ONG. Au mésoniveau, la coopération est souvent réservée aux partenaires professionnels opérant dans les régions. Au macroniveau, des processus créateurs de structures apparaissent: le parlement et l’administration sont les interlocuteurs qui, par le biais des lois et de la profession nalisation des activités, sont nécessaires pour améliorer les conditions cadres.

En règle générale, les séminaires de planification et d’analyse sont menés conjointement avec des partenaires. Ils permettent de se concerter sur les différentes phases de planification en se basant sur les documents présentés. Les partenaires se conforment pour cela aux directives et formats concernant les objectifs, la plani fication et la direction des opérations, tels que formulés pour le Groupe de travail pour la promotion des structures sociales (AGS). Les évaluations sont prévues et commandées conjointement, et leurs résultats sont pris en compte pour la poursuite de la collaboration.

Grâce au personnel hautement qualifié des bureaux de projets, l’aptitude de ces derniers à fournir des conseils et à orienter est généralement appréciée et mise à profit par les partenaires. Les directeurs des projets et/ou leurs collaborateurs examinent individuellement les demandes des différentes ONG soutenues dans le cadre des projets, les conditions de financement sont fixées d’avance, les projets reçoivent des visites de contrôle, et des comptes-rendus sont envoyés aux bureaux de projets.

La création d’un réseau des partenaires est renforcée grâce à l’intense coopéra tion avec les associations régionales d’éducation des adultes et les organisations non gouvernementales suivantes:

  • PAALAE: Association panafricaine pour l’alphabétisation et l’éducation des adultes
  • ASPBAE: Bureau Asie-Pacifique Sud d’éducation de base et des adultes
  • CEAAL: Conseil latino-américain de l’éducation des adultes
  • EAEA: Association européenne pour l’éducation des adultes

Grâce à leurs nombreux membres sur leurs continents respectifs (au total plus de 500 organisations), il est fort probable que les partenaires tirent mutuellement profit de leurs compétences professionnelles et que se crée un réseau. Les stages de formation continue et conférences conjointes, l’effet multiplicateur des publications et la connexion des sites Internet par des liens permettent à la DVV et à ses parte naires d’allier les activités de base à la promotion des structures des organismes responsables.

Comptent parmi nos partenaires spécialisés opérant dans des domaines particuliers au niveau régional ou mondial:

  • REFLECT: une approche de l’alphabétisation axée sur l’apprenant, notamment en Afrique
  • PRIA: une société de recherche participative pour l’Inde et d’autres pays d’Asie
  • REPEM: un réseau d’éducation des femmes et se consacrant à la dimension du genre, notamment en Amérique latine

Au niveau international, la coopération professionnelle prend une importance particulière.

  • CIEA: Conseil international de l’éducation des adultes
  • UIL: Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie

En dehors des activités thématiques de coopération, DVV International intervient constamment à tous les niveaux accessibles qui conviennent pour défendre l’édu cation des adultes et élargir ses domaines d’intervention. Cette démarche repose sur l’idée selon laquelle une représentation mondiale des intérêts de l’éducation des adultes exige la coordination des acteurs des différentes régions et une autorité internationale comme, par exemple, le CIEA.

Dans ses activités de lobbying en faveur de la formation continue, DVV Internatio nal coopère principalement aussi ave l’UIL, également responsable à l’UNESCO de l’alphabétisation et de l’éducation de base; ensemble, ils font partie du comité d’experts chargé du suivi de la Décennie des Nations unies pour l’alphabétisation. En outre, l’UIL est responsable de la préparation de la prochaine conférence mon diale sur l’éducation des adultes, la CONFINTEA VI qui se déroulera en 2009 au Brésil; DVV International a été désigné pour faire partie du comité consultatif.

2.3. Principales activités régionales

La coopération à des projets est déjà répartie en grands domaines programmati ques planifiés, dirigés et évalués quant à leurs résultats par le siège de Bonn, une démarche qui ne changera pas à l’avenir. Ces domaines programmatiques englo bent les mesures et activités locales, nationales, régionales et internationales.

Les programmes régionaux réunissent au niveau continental les projets menés dans les différents pays et sont encadrés par les bureaux régionaux. Ces derniers sont responsables de la planification, de la direction et de l’interconnexion au niveau régional. En même temps, ils permettent une présence nécessaire à long terme et, par là, un encadrement professionnel et solidaire des projets souvent complexes et compliqués. Les collaborateurs des projets fournissent des conseils professionnels, apportent des contributions compétentes et participent aux activités de lobbying.

Des initiatives régionales particulières favorisent les échanges directs de points de vue et la création de réseaux de spécialistes et d’organisations dans les dif férents pays. Ainsi de nouvelles possibilités se sont elles ouvertes dans la foulée de la régionalisation. Les partenaires tirent des enseignements des expériences et évolutions spécifiques à d’autres pays, les modèles à succès sont adaptés et trans férés, les capacités en formation continue d’un pays sont ouvertes à la demande d’autres pays partenaires. L’interconnexion régionale apporte des impulsions et synergies positives, notamment en ce qui concerne les efforts visant à instaurer de bonnes pratiques et dans le secteur de la formation continue.

Sites d’implantation des bureaux régionaux et pays sur lesquels nos activités portent essentiellement:

En Afrique

  • Conakry pour l’Afrique de l’Ouest, notamment en Guinée, au Mali, au Burkina Faso et au Tchad
  • Addis-Abeba pour l’Afrique de l’Est, notamment en Éthiopie, en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie
  • Le Cap pour l’Afrique australe, notamment en Afrique du Sud, en Angola, à Madagascar, au Mozambique et au Lesotho
  • Rabat pour l’Afrique du Nord, en partant du Maroc

En Asie

  • Tachkent pour l’Asie centrale, notamment au Tadjikistan, au Kirghizistan, en Ouzbékistan et pour la direction des activités dans les pays Caucase Sud, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie
  • Vientiane (en projet) pour l’Asie du Sud et du Sud-Est, notamment en Indonésie, en Inde, au Népal, aux Philippines, au Cambodge et au Laos

En Amérique latine

  • Mexico pour l’Amérique centrale, notamment au Mexique, au Guatemala, au Nicaragua, à Panama et, à l’avenir, au Honduras
  • La Paz pour l’Amérique du Sud, notamment en Bolivie, en Argentine, au Chili, en Colombie et en Uruguay

En Europe

  • Sarajevo pour l’Europe du Sud-Est, notamment en Bulgarie, en Roumanie, en Albanie, en Macédoine, en Serbie, au Monténégro et au Kosovo
  • Varsovie pour l’Europe centrale, notamment en Pologne, en Biélorussie, en Ukraine et, à l’avenir, en Moldavie
  • Saint-Pétersbourg pour la Fédération russe

De la même façon que l’introduction des activités dans certains pays fait l’objet de concertations avec le BMZ portant sur des priorités de la politique du dévelop pement, telles qu’elles se présentent pour le domaine de l’éducation dans les pays partenaires et ceux sur lesquels s’axent essentiellement nos activités, la manière de cesser des activités est elle aussi déterminée pour les pays bénéficiant depuis le début des années 90 de soutiens spéciaux (Fédération russe) et/ou pour ceux qui, en tant que nouveaux membres de l’UE, peuvent bénéficier d’autres sub ventionnements et doivent de toute façon intégrer les rangs des pays donateurs (Bulgarie, Roumanie, Pologne, pays baltes, Hongrie). Il en va de même pour les pays économiquement plus avancés (également dits «pays-ancres») et des pays émergents en Afrique, en Asie et en Amérique latine, qui ne se trouvent plus sur les listes correspondantes du Comité d’aide au développement (CAD) ou du BMZ. Cette évolution peut alors exiger le déplacement d’un bureau régional.

D’un autre côté, le choix des pays demeure un processus de consultation à mener avec précaution, car il faut tenir compte du fait qu’il est comparativement avantageux que, comme l’a constaté le BMZ, les organismes non gouvernementaux (ONG, Églises, fondations) peuvent et doivent même souvent travailler avec leurs partenaires dans les pays où la coopération publique au développement n’est pas possible. En outre, de nouvelles constellations politiques font prendre de l’impor tance aux régions qu’il convient de réintégrer sous une nouvelle forme dans nos activités. L’organisation future du dialogue et de la coopération dans la région du MOAN (Moyen-Orient et Afrique du Nord) constitue ici une mission exceptionnelle: envisager l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l’Europe méridionale du point de vue de la politique du développement. La démarche de la DVV offre ici de bonnes possibilités dans les pays difficiles, notamment grâce à son intégration dans les activités de ses partenaires régionaux.

Les activités ayant des fonctions essentielles d’association et d’encadrement de plusieurs projets, et par conséquent de renforcement, sont réunies dans deux programmes thématiques qui sont les suivants:

  • Information et communication: Éducation des adultes et développement, la revue spécialisée qui s’adresse aux multiplicateurs et est aujourd’hui la plus largement diffusée dans le monde; la collection Perspectives internationale de l’éducation des adultes qui présente des rapports, des documents et des études; le site Internet avec ses rubriques concernant les projets, les partenaires et les activités – le tout en plusieurs langues.
  • Formations initiale et continue: un programme transversal de soutien aux cursus universitaires et extra-universitaires par l’intermédiaire de bourses et matériels d’enseignement, y compris de la collection de manuels intitulée Afri can Perspectives on Adult Learning; des séminaires et ateliers pour organiser des échanges entre professionnels; renforcement des structures des réseaux et participation à des conférences; réalisation d’analyses des besoins, d’éva luations et autres études.

3. Représentation du travail dans les différentes régions

Dans les pays en développement, en dehors des programmes d’études formels comme ceux permettant de rattraper des certificats de fin de scolarité, l’élabora tion de curriculums ou la formation continue didactique du personnel enseignant, visant à préparer ce dernier aux exigences particulières de l’éducation des adultes, celle-ci étant un moyen essentiel pour couvrir les besoins de base. Les formations organisées parallèlement à la pratique et les conseils aux ouvriers agricoles et aux petits cultivateurs, ou aux petites entreprises artisanales, souvent dans le secteur informel, font l’objet d’une foule de projets, tout comme le soutien au renforcement de formes de travail communautaires, par exemple des coopératives et des groupes de production ou de prestations de services dirigés collectivement.

Des initiatives personnelles et des interventions conjointes sont déployées pour s’attaquer aux lacunes dans les infrastructures sanitaires et sociales des villages et des quartiers. Les gens apprennent à s’aider eux-mêmes, à mieux définir leurs intérêts et à les représenter. Dans cette mesure, l’éducation politique fait souvent aussi partie intégrante des projets menés conjointement avec des partenaires na tionaux. L’éducation des adultes fait partie de tout un processus d’évolution dans lequel les besoins éducatifs s’enchaînent.

3.1 Projets dans les pays en développement

3.1.1 Afrique

En Afrique, les activités se concentrent sur trois programmes régionaux, sous la houlette de trois bureaux régionaux de DVV International depuis lesquels d’autres projets sont encadrés dans les pays limitrophes. Chaque projet soutient une multi tude d’autres projets et initiatives, tout en ayant son propre pôle programmatique principal. En Éthiopie, les activités sont focalisées dans les campagnes et les petites villes sur la consolidation de centres d’éducation des adultes où l’on peut se former à des travaux manuels, à l’agriculture et à des techniques permettant de mieux prendre sa vie en main. Des initiatives notamment mises en place en Ouganda et au Kenya sont encadrées depuis l’Éthiopie.

En Guinée, la promotion des activités d’éducation de base est un élément crucial de notre travail pour aider les gens à améliorer leur situation au plan de la santé, de l’alimentation et des revenus. Ces activités s’adressent en premier lieu à des femmes. En outre, une aide financière de la Banque mondiale permet de compléter le projet en organisant des activités d’alphabétisation couvrant tout le territoire. Au delà des frontières de la Guinée, DVV International collabore à de plus petits projets au Mali, au Tchad, au Sénégal et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.

En Afrique du Sud, DVV International se consacre particulièrement à la prévention du SIDA et au suivi médical des malades à l’aide des moyens qu’offre l’éducation des adultes. Entre-temps, le SAQUA, le conseil sud-africain d’accréditation, a homologué un programme de qualification pour les personnels d’assistance dans le domaine du SIDA. La méthode Reflect est privilégiée afin d’assurer la partici pation du groupe cible. Le bureau du Cap encadre aussi des projets au Lesotho, au Botswana, en Angola, à Madagascar et au Mozambique. En plus des projets nationaux et régionaux, DVV International se charge aussi en Afrique d’un certain nombre de missions transversales, notamment dans les domaines des formations universitaires initiale et continue de personnels qualifiés de l’éducation des adultes et de la production d’une série africaine d’ouvrages d’éducation des adultes.

La collaboration entre des universités populaires et des pays du Maghreb ouvre un nouveau domaine d’activité. Le soutien du ministère des Affaires étrangères, dans le cadre du programme spécial de dialogue culturel européen-musulman, a ouvert la voie dans cette direction. Une étude de faisabilité a montré les perspec tives pour les activités menées au Maroc et dans ses pays limitrophes grâce à des moyens alloués par le BMZ. La construction d’un bureau de projets a commencé à Rabat.

L’Association panafricaine PAALAE et DVV International s’efforcent de renforcer la coopération avec les organismes membres et les partenaires. D’autres réseaux comme PAMOJA ou FEMNET ont pris de l’importance; leurs échanges se déroulent sur des plates-formes conjointes et c’est ensemble qu’ils entreprennent d’intervenir à l’extérieur.

3.1.2 Asie

Depuis toujours, DVV International concentre ses activités en Asie en s’assurant le concours d’organisations partenaires puissantes, notamment dans le secteur des ONG. Les pays sur lesquels se focalisent essentiellement les activités dans la région Asie-Pacifique Sud sont: l’Inde, les Philippines et l’Indonésie. Des initiatives de plus petite envergure au Népal et aux îles Salomon bénéficient aussi de ce soutien. Les activités portent essentiellement sur le soutien des initiatives d’entraide féminine, sur la formation de groupes de population défavorisés, pour leur permettre de prendre part aux activités d’organismes se consacrant à l’autogestion, à l’environnement et à l’écologie.

Notons particulièrement aussi le soutien du Bureau Asie-Pacifique Sud d’édu cation de base et des adultes (ASPBAE), une association régionale qui fédère quelque 200 organisations membres de trente pays de la région. L’ASPBAE ne se contente pas de représenter les intérêts de ses membres en matière de politique de l’éducation aux niveaux national, régional et mondial, elle organise elle-même une foule de projets éducatifs avec et pour ses membres dans les différents pays de la région. Il se consacre ici essentiellement à la création de réseaux thématiques pour ses membres et à la qualification professionnelle de leurs personnels de direction. Une évaluation réalisée récemment s’est penchée sur les possibilités qu’offrent les activités régionales de l’ASPBAE et sur les aspects de la dimension du genre de son programme d’EPT.

Avec son passé soviétique, l’Asie centrale est une région indépendante, où DVV International encadre des projets depuis son bureau de Tachkent. Les programmes menés en Ouzbékistan, au Kirghizistan et au Tadjikistan portent essentiellement sur la restructuration des contenus et de l’organisation de la formation professionnelle continue et sur des approches modernes éducatives de la société civile.

Dans le cadre du pacte de stabilité en Afghanistan, DVV International soutient des initiatives de formation pour un certain nombre d’ONG dans ce pays avec des moyens alloués par le ministère des Affaires étrangères.

3.1.3 Amérique latine

DVV International dispose de bureaux de projets dans deux pays, le Mexique et la Bolivie. Au bureau mexicain incombe à présent la responsabilité conceptuelle et organisationnelle pour toute la région d’Amérique centrale, notamment le Guate mala et le Nicaragua, où l’essentiel des activités porte sur la promotion de l’édu cation interculturelle et les modèles de développement économiques autonomes des communautés indiennes.

En Colombie, DVV International soutient son partenaire principal, la Fondation pour le développement rural communautaire, dans sa tentative de surmonter au niveau local l’état semblable à une guerre civile qui règne dans une grande partie du pays en ayant recours aux moyens qu’offre l’éducation des adultes. En Bolivie, la restructuration du système public d’éducation des adultes, qui regroupe la for mation générale et professionnelle, se poursuit sur tout le territoire. En Argentine, DVV International soutient pour la région de Buenos Aires une approche intégrale du développement qui associe la production agricole écologique et la commercia lisation à un système de soins médicaux reposant sur l’entraide et à la recherche conjointe de solutions pour les problèmes et les tâches de la communauté. Au Chili, nous fournissons notre appui à des projets de la société civile menés dans la ville de Santiago et dans sa région.

À Cuba, en raison du modèle social qui existe là-bas, le niveau d’instruction de la population est élevé. L’éducation des adultes participative et adaptée à l’environ nement résidentiel et professionnel des gens est quant à elle moins développée. Le soutien au ministère de l’Éducation pour améliorer la prévention des catastrophes grâce à une préparation pédagogique des populations dans leur environnement local est une activité nouvelle de DVV International à Cuba.

En Amérique latine, le CEAAL, le Conseil latino-américain de l’éducation des adultes, est chargé de représenter les intérêts du secteur non gouvernemental de

l’éducation des adultes en matière de politique de l’éducation afin de lui assurer une place à l’ordre du jour des calendriers politiques du continent.

3.2 Projets dans les pays en transition

Au contraire des pays en développement, le niveau d’éducation formelle dans les pays en transition est généralement élevé. Toutefois, compte tenu des exigences actuelles, cette éducation apparaît souvent inadaptée et obsolète. De plus, certai nes évolutions qui commencent à avoir de l’effet sapent ce socle issu d’un passé socialiste révolu. Le secteur de l’éducation formelle a des difficultés à maintenir ses normes qualitatives et son ouverture pour tous. Dans un grand nombre de pays, des tendances se font jour: ainsi commence-t-on à faire la différence entre une offre de base qualitativement diminuée, destinée à la grande majorité de la population, notamment dans les zones rurales, et une éducation de niveau international, or ganisée de plus en plus avec des moyens privés et, par conséquent, réservée aux couches sociales aisées.

Plus que dans les pays en développement, la coopération avec des partenaires publics et privés est axée sur des qualifications formelles, adaptées aux exigences professionnelles en mutation. Les activités se focalisent sur la formation profes sionnelle qualifiante, les filières linguistiques menant vers des diplômes reconnus internationalement et la formation à l’utilisation de l’ordinateur. La demande en matière de formation professionnelle continue et de recyclage exige de nouvelles solutions. Le rôle des universités, en tant que lieux de formation et de recherche dans le domaine de l’éducation des adultes, change et nécessite une coopération avec des instances comparables au niveau européen.

Somme toute, le désir pressant des partenaires dans les pays en transition d’in teragir avec des programmes et institutions dans toute l’Europe ne date pas de l’élargissement à l’Est de l’UE, et aller dans ce sens est par conséquent un pôle d’activité essentiel de DVV International dans la coopération avec ses partenaires d’Europe centrale et de l’Est. Il est également impératif dans les pays en transition que la politique de l’éducation se donne pour mission d’assurer l’éducation des adultes et ses fondements législatifs. En représentant les intérêts de la politique de l’éducation, non seulement DVV International appuie ses partenaires, mais elle s’en gage énergiquement en tant qu’intervenant aux niveaux national et européen.

Plusieurs projets de DVV International remplissent cette tâche: à Varsovie (d’où sont encadrés tant des initiatives régionales dans les nouveaux pays membres que de nombreux projets en Pologne-même) et à Saint-Pétersbourg, ils sont placés sous la direction de personnels qualifiés autochtones. Le suivi de la région sud-est européenne du pacte de stabilité s’effectue depuis le bureau régional de Sarajevo. En Bulgarie, en Albanie, en Macédoine, en Roumanie, en Bosnie-Herzégovine, en Serbie, au Monténégro et au Kosovo, des bureaux nationaux plus petits sont placés sous la direction de personnels autochtones. En Slovénie et en Croatie, l’éducation des adultes se retrouve dans des projets menés dans le Sud-Est de l’Europe, qui portent non seulement sur la formation professionnelle, l’introduction de certificats pertinents dans les domaines des langues et de l’informatique, et les questions des sociétés multiculturelles, mais aussi sur l’éducation à la tolérance et à la résolution des conflits, ainsi que sur un travail d’analyse conjoint pour apprendre à assumer le passé.

3.3 Une coopération au développement d’un seul jet

Le BMZ s’efforce toujours d’améliorer les cinq instruments publics de la coopération au développement afin d’orienter de façon plus efficace ses activités vers les Objec tifs du millénaire pour le développement (OMD), de mieux répondre aux exigences du dialogue politique avec les partenaires et les organisations internationales, et de pouvoir s’investir dans les processus de développement multilatéraux. Il offre aux organisations du Groupe de travail pour la promotion des structures sociales (AGS) de collaborer à titre volontaire à une coopération au développement d’un seul jet. Ceci est recommandé à DVV International en ce qui concerne le développement et l’exploitation de ses capacités et services. Cette démarche recèle des chances au point de vue professionnel, mais aussi des risques quant à son orientation en tant qu’ONG.

L’exploitation ciblée des compétences et expériences des intervenants dans le domaine de l’éducation des jeunes et des adultes, axée sur le développement sert leur intérêt mutuel. Ceci est valable non seulement pour obtenir une vaste partici pation au développement des couches pauvres de la population, mais aussi pour renforcer les structures et les organismes compétents dans ce secteur. Les instruments et les organisations publics sont représentés plutôt faiblement dans l’éducation ex trascolaire des jeunes et des adultes. Dvv international possède ici des avantages comparatifs, et il faut considérer que son intervention est d’ordre complémentaire et qu’il convient d’en tirer profit à ce titre.

Les compétences clés et les connaissances particulières en matière d’éducation des jeunes et des adultes que DVV International ne cesse d’élargir grâce à une foule de rapports de coopération et de projets sont déjà mises à profit avec succès non seulement par le BMZ (notamment réf. 311), mais aussi par des organisations de développement et d’éducation allemandes, européennes et internationales avec lesquelles elle coopère. Ces activités donnent lieu à la création de réseaux et à des consultations mutuelles:

  • Le BMZ, la KfW (banque allemande de développement), le DED (service allemand de développement, la GTZ (la coopération technique allemande), InWent, les Églises, VENRO, des organismes privés et DVV International sont représentés au sein du groupe de travail Éducation dans la coopération au développement qui leur permet d’échanger régulièrement des informations concernant de nouvelles approches et de nouveaux projets.
  • Dans le cercle consultatif du BMZ sur l’éducation à la politique du dévelop pement, DVV International apporte sa vaste expérience dans le domaine de l’apprentissage global pour les jeunes et les adultes dans les universités populaires.

La coopération à des projets sur place avec d’autres organisations allemandes, mais aussi européennes et internationales, est souvent très développée. Elle va de réunions avec des directeurs de projets dans les ambassades à la collaboration régulière avec des groupes de bailleurs de fonds pour l’éducation, en passant par l’organisation conjointe de conférences et l’utilisation des ressources et capacités disponibles. Des efforts de part et d’autres contribueraient sans aucun doute à consolider et à améliorer cette coopération.

Il serait essentiel et utile que le BMZ demande systématiquement à DVV Interna tional de participer à l’élaboration de concept régionaux et nationaux – ce qui est déjà le cas pour divers concept sectoriels dans le domaine de l’éducation.

Brève conclusion

Le travail qu’accomplit DVV International est unique dans le monde. Ni en Europe ni ailleurs il n’existe d’organisme professionnel d’éducation des adultes comparable promouvant, aussi systématiquement et avec des instruments semblables, l’éduca tion des jeunes et des adultes dans autant de régions du monde et de domaines d’intervention, et exigeant en leur nom que les gouvernants assument leurs respon sabilités sociales. Ce travail est l’expression de la solidarité internationale et de l’engagement par-delà les frontières des plus importants acteurs de l’éducation des adultes en Allemagne: les universités populaires et l’organisation qui les fédère aux niveaux communal, régional et fédéral.

Bonn, le 12.11.2008

Éducation des Adultes et Développement

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